Un doublé tardif de Joselu (88e, 90e+1) a ouvert les portes de la finale de la Ligue des champions au Real Madrid, au terme d’un scénario dont seuls les hommes de Carlo Ancelotti ont le secret (2-1). Remuants mais menés, les Madrilènes avaient concédé l’ouverture de la marque, sur une frappe détonante d’Alphonso Davies (68e). Avec un unique but de différence, la Maison Blanche a écarté le Bayern Munich en demi-finales (2-2 à l’aller, 4-3 en cumulé), et retrouvera en finale, le Borussia Dortmund, tombeur du Paris Saint-Germain la veille.
Ce qu’il faut retenir
L’entrée en jeu de Joselu est à l’image de l’histoire récente du Real Madrid. Absolument irrationnelle. Auteur de seulement neuf petits buts en championnat sous les couleurs du Real Madrid cette saison, il est lancé dans le grand bain par Carlo Ancelotti en fin de match, alors que les Madrilènes sont menés 1-0. En trois minutes, l’attaquant espagnol va inscrire un doublé et bouleverser le scénario du match. Histoire de rajouter un peu de drame, on a longtemps pensé son deuxième but refusé pour une position de hors-jeu. Il n’en a rien été, et Madrid prolonge son printemps européen.
- Le fil du match. 0-0, 14e : le gardien du Bayern Munich, Manuel Neuer, vient de réaliser une double parade de très grande classe. Il dévie d’abord une frappe dangereuse de Vinicius sur son poteau, avant de s’imposer devant Rodrygo, qui traînait par là.
0-1, 68e : Harry Kane renverse le jeu sur sa gauche. Alphonso Davies, venu remplacer Serge Gnabry en première période, en profite pour s’orienter vers l’axe, et à peine entré dans la surface, le Canadien décoche une frappe rasante qui surprend tout le monde, à commencer par Lunin. Son premier but en Ligue des champions.
1-1, 88e : Vinicius enroule une frappe puissante, que Manuel Neuer, absolument irréprochable jusque-là, ne parvient pas à capter. Sa faute de main permet à Joselu de reprendre à bout portant pour égaliser et faire basculer Bernabeu dans l’irréel.
2-1, 90e+1 : Trois minutes plus tard, Joselu récidive. L’attaquant de pointe est trouvé par Antonio Rüdiger d’un centre fort du pied gauche au cœur de la surface. Juste devant le but adverse, il n’a plus qu’à pousser le ballon au fond des filets. Aucun Bavarois n’était là pour l’empêcher de marquer, la VAR a bien failli le faire. Après visionnage, l’absence de position de hors-jeu est confirmée et le but validé.
- La phrase. Carlo Ancelotti avait fait usage de son troisième œil, en conférence de presse, la veille de la rencontre : « Je m’adapte toujours. Je ne peux pas avoir une équipe qui n’a qu’une seule identité. » Et le Mister, en optant pour une entrée tardive de Joselu (81e), ne s’est pas trompé.
- Le chiffre. 18.
Soit le nombre de finales européennes auxquelles le Real Madrid a pris part dans son histoire, en comptant celle à venir le 1er juin prochain, face au Borussia Dortmund. Et les Allemands peuvent craindre la large expérience des Madrilènes, autant que leur réalisme : car la Maison Blanche a déjà remporté quatorze fois la compétition.
- Le tournant du match. Les derniers changements de Thomas Tuchel.
Le tacticien bavarois a réalisé une série de changements pour injecter du sang frais et solidifier son équipe qui menait 1-0. Les entrées de Kim Min-Jae (76e), Thomas Muller (85e) et Eric-Maxim Choupo Moting (85e) ont fragilisé la base munichoise plus qu’autre chose. Pire encore, une fois Kane, Sané et Musiala sortis, qu’il était difficile de marquer pour espérer revenir au score.
La première période n’a pas tenu toutes ses promesses, mais les deux institutions se sont rapidement rattrapées. Entre les percées à répétition de Vinicius, les multiples arrêts de Manuel Neuer, et un scénario étouffant en fin de rencontre, cette demi-finale retour a finalement offert son lot de moments marquants.
