La campagne 2025 de recensement de la population française a démarré jeudi 16 janvier et s’étendra jusqu’au 22 février prochain.
Neuf millions de personnes vont être sollicités pour répondre aux questions de l’Insee.
Trois nouvelles questions sont ajoutées cette année au bulletin individuel du recensement, dont une qui fait polémique.

Un bulletin individuel, intitulé « recensement de la population 2025 », où figure la très officielle mention « République française ». La campagne 2025 de recensement de la population française a démarré jeudi 16 janvier et s’étendra jusqu’au 22 février prochain. 

Neuf millions de personnes vont être sollicités pour répondre aux questions de l’Insee. Plusieurs nouvelles questions sont introduites cette année, dont une qui fait polémique. TF1info fait le point sur cette opération menée par l’Insee en collaboration étroite avec les mairies. 

Les communes concernées

Depuis le jeudi 16 janvier et jusqu’à mi-février (pour la métropole), les habitants des communes de moins de 10.000 habitants peuvent recevoir la visite d’un agent de l’Insee chargé de compter les habitants de la commune. La date butoir est le 22 février pour les communes de plus de 10.000 habitants. Le recensement dépend de la taille de la ville ou du village de résidence. Les habitants des communes de moins de 10.000 habitants sont recensés tous les cinq ans et tous les foyers sont concernés. Dans les communes de plus de 10.000 habitants, en revanche, le recensement a lieu chaque année pour une tranche de 8% des adresses, qui change tous les ans. Au total, 15.000 communes sont concernées par le recensement en 2025.

Des nouvelles questions, dont une polémique

Comme l’indique l’Insee sur son blog (nouvelle fenêtre), trois nouvelles questions sont ajoutées au bulletin individuel du recensement de la population cette année. Celles-ci portent sur la pratique du télétravail, les limitations d’activité dans la vie quotidienne et le lieu de naissance des parents, détaille l’institut de statistiques. « Elles permettront de répondre à des besoins d’information largement exprimés », indique l’Insee, ajoutant que les évolutions en la matière sont « peu fréquentes »

L’une de ces nouvelles questions fait polémique : « Quel est le lieu de naissance de vos parents ? » Certains craignent une instrumentalisation politique. Cinq syndicats et associations (LDH, CGT, FSU, Solidaires, MRAP) appellent les personnes recensées à ne pas répondre à cette nouvelle question. « Diffuser des chiffres par pays de naissance des parents aux niveaux géographiques fins, c’est en premier lieu donner à penser que ce comptage localisé est important pour décrire la population de notre pays », dénoncent ces organisations dans un communiqué. « Aujourd’hui, c’est l’extrême droite qui veut faire lire la réalité du pays au travers d’une identité liée à une origine géographique. Non pas pour lutter contre les discriminations, mais pour faire croire à un ‘grand remplacement’ avec des territoires qui ‘sortiraient de la République’ du fait de telles origines », dénoncent-elles.

Interrogée sur le sujet, l’Insee qui présentait le 14 janvier le recensement annuel de la population, a expliqué que cette question introduite dans le prochain bilan démographique était facultative. Elle permettra « de rendre compte de la diversité de la population et de documenter les questions de mobilités résidentielles entre générations et de ségrégation spatiale », indique l’Insee sur son blog. « Cette question va permettre au fil de l’histoire familiale de savoir si les personnes retournent habiter dans le département où sont nés leurs parents », a quant à elle précisé Muriel Barlet, responsable du département de la démographie à l’Insee, lors d’une conférence de presse.

Une obligation d’y répondre

Le recensement est obligatoire. Les habitants concernés doivent donc remplir le document, sous peine de devoir s’acquitter d’une amende. L’article 3 de la loi n° 51-711 du 7 juin 1951 (nouvelle fenêtre) prévoit en effet que les personnes questionnées sont tenues de se plier aux enquêtes statistiques déclarées comme telles par l’administration. 

Tout refus de se faire recenser expose donc à une potentielle mise en demeure par lettre recommandée de la mairie, ainsi qu’à une amende de 38 euros en cas de « refus persistant ». Donner des réponses « sciemment inexactes » peut également faire l’objet de sanctions. Dans les faits, cependant, cette verbalisation n’est que très rarement appliquée. Le taux de réponse est de toute façon important : « Nous avons tous les ans 97% des personnes qui répondent au niveau national », soulignait un responsable de l’Insee à TF1 Info en 2018 (nouvelle fenêtre).

Un document important

Pour les communes, les réponses des habitants à ce questionnaire présentent plusieurs intérêts. Saint-Avold (Moselle) multiplie ainsi les projets pour conserver ses 15.114 habitants. « Il est important de le remplir, car il nous donne des indicateurs dans un certain nombre de domaines : le scolaire, la petite enfance, l’emploi, etc. », explique à TF1 dans la vidéo en tête de cet article le maire de cette commune, René Steiner. « Il faut que l’on adapte nos infrastructures sportives et associatives au changement de population. »

Ce recensement est particulièrement important pour certaines communes. En passant la barre des 500 habitants en 2020, le village de Moncel-sur-Seille (Meurthe-et-Moselle) a ainsi vu les dotations de l’État augmenter de 64 euros par habitant. Cette commune a ainsi pu rénover sa salle des fêtes dans l’ancienne gare ou aider une boulangerie à s’installer sur son territoire.


Julien CHABROUT

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