Vladimir Poutine a décidé samedi 19 avril d’imposer unilatéralement un cessez-le-feu sur le front de la guerre en Ukraine pour le week-end de Pâques.
Mais les deux camps se sont mutuellement accusés de continuer les frappes.
La Russie a rejeté la proposition de Volodymyr Zelensky de prolonger cette trêve.

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Ukraine : 4ᵉ année de guerre

Volodymyr Zelensky espérait le « silence » pour le week-end de Pâques, fête chrétienne très populaire en Ukraine. Mais les bombardements ne semblent pas avoir cessé, malgré l’annonce surprise de Vladimir Poutine samedi 19 avril. Le président russe a ordonné à ses troupes d’arrêter les combats pendant 30 heures, à condition que les militaires adverses fassent de même. Une trêve acceptée par Volodymyr Zelensky… mais les deux camps se sont ensuite accusés de poursuivre les attaques.

Le cessez-le-feu violé plus de 2.000 fois par l’armée russe ?

Le cessez-le-feu est entré en vigueur samedi, à 17h heure française. Mais à peine quelques minutes plus tard, sur X, le président ukrainien se montrait sceptique et reprochait déjà à Moscou de « jouer avec les vies humaines », assurant que des alertes aériennes étaient toujours en cours dans plusieurs villes de son pays. « La présence de drones Shahed dans notre ciel révèle la véritable attitude de Poutine envers Pâques et la vie humaine », a-t-il écrit. En fin de journée ce dimanche, les chiffres sont sans appel : « 67 attaques russes », « 1.355 bombardements », « 673 » drones de combat… Au total, « plus de 2.000 violations du cessez-le-feu ».

Côté russe, le ministère de la Défense a rapporté des tentatives infructueuses de l’armée ukrainienne d’« attaquer les positions russes » dans les secteurs de Soukha Balka et de Bagatyr dans la région de Donetsk. Les autorités russes ont aussi signalé des actions militaires ukrainiennes contre les régions russes frontalières de Briansk, Koursk et Belgorod, dans lesquelles « des civils ont été tués ou blessés ». Avec un chiffre à retenir : 444 attaques comptabilisées par le Kremlin depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Autrement dit, les deux pays s’accusent mutuellement de l’avoir violé, chacun prétendant n’avoir fait que se défendre. Une guerre de communication bien rodée qui n’est appuyée que par très peu d’images des frappes, comme c’est le cas habituellement.

Une accalmie dans certaines zones

Une bonne nouvelle cependant : des militaires ukrainiens ont été surpris ce dimanche matin d’observer une accalmie, réjouissante bien que très temporaire, à Bakhmout, Zaporijjia ou encore Kharkiv. Le front semblait être plus calme qu’à l’habitude, sans fumée à l’horizon. À Soumy, les tirs d’artillerie russe auraient aussi respecté une pause, ou du moins baissé en intensité. Mais leur reprise est attendue dès cette nuit, puisque le cessez-le-feu doit se terminer à 22h (heure française).

Un apaisement suffisant pour donner l’illusion d’un cessez-le-feu respecté ? La situation prouve la difficulté, plus de trois ans après le début de l’invasion par la Russie, qui occupe aujourd’hui environ 20% de l’Ukraine, à imposer une cessation, même courte, des hostilités entre les deux belligérants. 

Les habitants d’Odessa, où se trouve la correspondante de TF1-LCI, Marianne Kottenhoff, n’y ont de toute manière jamais cru, n’accordant plus aucune confiance à Vladimir Poutine. Mais selon les témoignages recueillis, les militaires ont pu profiter de la journée pour célébrer la messe, évacuer leurs blessés et se réapprovisionner en munitions et en nourriture.

Dès samedi, Volodymyr Zelensky a proposé que cette trêve soit allongée pour durer un mois : « 30 heures suffisent pour faire la une des journaux, mais pas pour de véritables mesures de confiance. 30 jours pourraient donner une chance à la paix. » Une proposition rejetée, sans négociation possible, par son homologue russe, par la voix du porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov à l’agence russe Tass.

Zoé SAMIN

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