Agitée comme une menace par des responsables israéliens en représailles à la reconnaissance d’un Etat palestinien, l’annexion de la Cisjordanie est « une ligne rouge claire », a mis en garde, vendredi 19 septembre, la présidence française.
Lors d’une conférence lundi à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, seront représentés « dix pays qui ont décidé » de « procéder à la reconnaissance de l’Etat de Palestine », a dit un conseiller du président, Emmanuel Macron, à la presse. Outre la France, à l’origine de cette initiative, « il s’agit de l’Andorre, de l’Australie, de la Belgique, du Canada, du Luxembourg, du Portugal, de Malte, du Royaume-Uni et de Saint-Marin », a-t-il précisé.
Emmanuel Macron prononcera un discours par lequel il formalisera cette reconnaissance lundi, vers 15 heures (21 heures, à Paris), lors de cette conférence qu’il coprésidera avec le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman. Ce dernier, « aux dernières nouvelles que nous avons, interviendra en visioconférence », a-t-on expliqué de source française.
« Pas un agenda de représailles et de contre-représailles »
Israël ne cesse de protester contre ces reconnaissances, affirmant qu’il n’y aura pas d’Etat palestinien, et que cela récompense le Hamas, le mouvement islamiste palestinien qui a mené l’attaque sanglante du 7 octobre 2023 sur le sol israélien. Des responsables israéliens ont ouvertement menacé la France de représailles diplomatiques, mais aussi d’annexer la Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967. « Notre agenda est positif. Ce n’est pas un agenda de représailles et de contre-représailles. Nous faisons un effort de paix », a répondu l’Elysée à la possibilité de mesures de rétorsions israéliennes.
En revanche, « l’annexion de la Cisjordanie est une ligne rouge claire », a ajouté la présidence française. « C’est évidemment la pire violation possible des résolutions des Nations unies », a-t-elle insisté, tout en soulignant qu’elle n’avait été à ce jour ni « confirmée » ni « mise en œuvre ». « L’essentiel est de prendre toutes les mesures possibles aujourd’hui pour préserver la solution des deux Etats. Evidemment, l’annexion de la Cisjordanie serait une des mesures qui compromettrait le plus gravement cette perspective », a-t-on encore prévenu dans l’entourage d’Emmanuel Macron.
La France souhaite continuer de convaincre les Israéliens, les partenaires « qui nous sont le plus proches, historiquement et pour des raisons d’amitié intangible, indiscutable », du bien-fondé de sa démarche, a-t-on assuré de même source.
Dans un message posté sur X vendredi soir, Emmanuel Macron a affirmé avoir échangé avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, pour lui redire son intention de reconnaître l’Etat de Palestine, une reconnaissance qui « s’inscrit dans un plan de paix complet pour la région, visant à répondre aux aspirations à la sécurité et à la paix des Israéliens comme des Palestiniens ».
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« J’ai rappelé nos exigences à l’égard de l’Autorité palestinienne et le président Abbas m’a redit sa détermination à mettre en œuvre les réformes nécessaires pour renouveler la gouvernance palestinienne et répondre aux enjeux de stabilisation du futur Etat palestinien. La France continuera d’accompagner les autorités palestiniennes sur ce chemin. Nous veillerons à ce que ces engagements soient tenus, pour la sécurité et la stabilité de toute la région », a ajouté le président de la République.