La Direction générale de la Santé a lancé un appel à tous les professionnels de soins du pays.
Elle leur demande d’être particulièrement vigilants « concernant la détection précoce de la rougeole », face à la crainte d’une « diffusion plus large sur le territoire ».
Les professionnels de santé appelés à la vigilance. La Direction générale de la Santé (DGS) a lancé ces derniers jours un appel à l’ensemble de la chaîne de soins du pays face au risque d’une recrudescence de la rougeole. « La DGS appelle à la vigilance renforcée de l’ensemble des professionnels de santé et de la petite enfance concernant la détection précoce de la rougeole », fait-elle savoir dans un DGS-Urgent (nouvelle fenêtre) envoyé depuis le 7 mars.
En cause ? « Une augmentation récente du nombre de cas en France », indique-t-elle. « La situation épidémiologique observée notamment depuis le début de l’année fait craindre, au vu de la forte contagiosité de la maladie, une diffusion plus large sur le territoire national au cours des semaines à venir », met-elle en garde. « Une couverture vaccinale élevée de la population de tout âge (…) est indispensable pour limiter la circulation virale. »
Le statut vaccinal vérifié « quel que soit le motif de consultation »
C’est bien là que le bât blesse. « Nous n’avons pas des couvertures vaccinales optimales », déplore sur LCI le Dr Robert Cohen, médecin infectiologue (voir vidéo en tête de cet article). D’après les données de Santé publique France (nouvelle fenêtre) datées de 2023, 90,4% des 18-35 ans et 94,3% des enfants de 24 mois étaient vaccinés contre la rougeole. Un taux insuffisant pour empêcher la propagation : parmi les 117 cas recensés en 2023, 50 étaient non vaccinés. « Il est probable que nous aurons quelques dizaines, centaines, voire milliers de cas de rougeole », avertit donc le Dr Cohen.
Face à ce risque, les professionnels de santé sont invités par la DGS à « signaler sans délai tout cas cliniquement évocateur, y compris avant les résultats biologiques » et à « isoler les patients suspects en salle d’attente ». Dans ce contexte, « nous vous remercions de bien vouloir procéder en routine, quel que soit le motif de consultation, à la vérification du statut vaccinal contre la rougeole de vos patients et le cas échéant de procéder au rattrapage vaccinal », demande encore la DGS.
Selon une communication de Santé publique France mi-février, « 13 cas de rougeole importés ou liés à une importation suite à un séjour au Maroc ont été déclarés depuis le début de l’année dans plusieurs régions en France ». Le Maroc subit depuis plusieurs mois une épidémie d’un « niveau historique », avec « près de 25.000 cas suspects, dont 6.300 cas confirmés et 120 décès ».