Loïc Bruni, quintuple champion du monde de descente VTT, est en retard pour son rendez-vous chez le coiffeur : « Il faut que je sois tout beau pour la reprise du circuit mondial. Ma tête, c’est mon principal revenu », s’époumone-t-il, au téléphone, pour couvrir le vacarme du moteur de son camion. Depuis 2014, le Niçois ne sort plus sans sa casquette frappée de deux taureaux rouges en pleine charge : l’emblème de Red Bull, son principal sponsor.

Comme lui, 900 athlètes et équipes dans le monde portent les couleurs de la firme autrichienne, qui a bâti son succès planétaire dans les années 1990 en commercialisant la boisson énergisante éponyme à base de taurine – un acide aminé – et de caféine.

« Comme d’autres marques, ils utilisent le sport comme support publicitaire pour vendre leur produit, mais ils ont poussé le curseur plus loin en contribuant au développement de nos disciplines qui avaient peu de financement », se réjouit le vététiste de 31 ans, rompu à dévaler des pentes à plus de 80 kilomètres par heure.

Historiquement tourné vers des sports d’adrénaline très divers comme le snowboard, la formule 1 ou le plongeon de haut vol, Red Bull étend désormais son empire en investissant des terrains moins extrêmes, voire très traditionnels, comme le tennis, le football, le cyclisme, ou l’athlétisme.

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« C’est dommage (…) parce que ça mobilise beaucoup d’argent, qui aurait pu aller vers les athlètes des disciplines historiques », regrette Loïc Bruni, seul Français sponsorisé par l’entreprise autrichienne dans la descente VTT et dont l’ami Loris Vergier, numéro 2 national et champion du monde 2024, a dû opter pour Monster, une boisson américaine concurrente, appartenant au groupe Coca-Cola.

« Un tournant plus prononcé » depuis 2022

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