Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, direction le Maghreb avec des artistes rap et électro qui s’emparent de genres traditionnels pour les sublimer dans des morceaux taillés pour le club.
« Kiss », de Sami Galbi
Depuis un an, son nom apparaît régulièrement dans les programmations des festivals et, cet été encore, on le retrouvera à Rio Loco (Toulouse), aux Vieilles Charrues (Carhaix) ou au Paléo Festival, en Suisse. Ce n’est pourtant que le 2 mai que Sami Galbi a fait paraître son premier opus, Ylh Bye Bye, dont le titre fait référence à une expression courante dans le monde arabe, signifiant « on y va » ou « à plus ».
Cet album autoproduit a été enregistré entre Lausanne et Casablanca, où l’artiste suisso-marocain s’est rendu en van aménagé en studio en 2023. Le chanteur et producteur y fusionne avec une énergie communicatrice l’électro et la trap avec le chaabi et le medahate, une musique de l’Ouest algérien considérée comme aux origines du raï.
« Ah Yallila », d’Ammar 808 (feat. Mahmoud Lahbib & Mariem Bettouhami)
C’est l’un des mentors de Sami Galbi : basé au Danemark, Sofyann Ben Youssef, alias « Ammar 808 », est un pilier de la scène électro tunisienne. Il le prouve une nouvelle fois dans son troisième album, Club Tounsi, sorti le vendredi 23 mai.
Après s’être intéressé aux traditions de l’Inde du Sud dans son précédent opus, en 2020, le voilà de retour « chez lui » avec des morceaux qui rendent hommage au mezoued, une musique populaire tunisienne née dans les années 1950, lorsqu’une vague de migrants ruraux a afflué vers Tunis. Ammar 808, lui, s’y est rendu en 2023 pour enregistrer les tambours à main et les cornemuses typiques du genre, tout en s’entourant de chanteurs locaux tels que Mahmoud Lahbib et Mariem Bettouhami.
« Mok Ya mok », de Benny Adam (feat. Khadija El Warzazia)
Connaissez-vous le « draï » ? C’est le nom que Benny Adam, originaire de Casablanca mais établi à Montréal depuis son adolescence, donne à sa musique, qui mélange drill britannique, raï algérien et chaabi marocain.
Le jeune homme, qui a fait ses premières armes en tant que producteur pop et hip-hop pour d’autres artistes d’origine marocaine telles que le rappeur français Niro ou la chanteuse canadienne La Zarra, a également sorti une chanson avec Amel Bent en 2022. Mais depuis un an, ses morceaux prennent une nouvelle coloration « orientale » prometteuse, comme en témoigne la présence de la chanteuse de chaabi Khadija El Warzazia sur l’explosif Mok Ya Mok. Publié en février, le clip cumule déjà plus de 13 millions de vues.
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