• Le ghosting est un mode de rupture qui consiste à disparaître du jour au lendemain.
  • Violente, cette technique toxique laisse l’autre dans un sentiment de confusion totale.
  • Des scientifiques ont cherché à savoir si le ghosting était « pire » que le rejet.

Les ruptures ne sont jamais faciles. Certes, certaines relations amoureuses peuvent se terminer en douceur. D’autres, en revanche, peuvent être particulièrement douloureuses, notamment quand elles sont le fruit d’un ghosting (nouvelle fenêtre). Cette attitude toxique consiste à mettre fin brutalement à une relation, sans prévenir. Du jour au lendemain, le ou la partenaire disparaît du paysage. Plus de son et plus d’image. Le ghosting fait mal dans la mesure où il n’y a aucun signe avant-coureur et laisse la personne victime avec des centaines de questions, une déception et une douleur immense. 

Une étude publiée dans la revue scientifique Computers in Human Behavior (nouvelle fenêtre) a comparé les effets du ghosting et du rejet sur les personnes qui en ont été victimes. L’équipe de chercheurs de l’Université de Milan-Bicocca en Italie a étudié 46 volontaires qui ont été ghostés (nouvelle fenêtre) ou rejetés par leurs partenaires. « Confronter ouvertement l’autre personne (c’est-à-dire le rejet) est ainsi reconnu comme une stratégie directe. En revanche, éluder l’interaction, comme on le voit dans le ghosting, représente une stratégie indirecte. En général, les stratégies de rupture indirectes sont considérées comme dénuées de compassion et sont associées à une détresse accrue chez la personne qui n’a pas initié la rupture« , expliquent les scientifiques dans leur étude. Dans les deux cas, le ghosting et le rejet visent tous deux à interrompre une relation qui déclenche un sentiment de déconnexion.

Ghosting : des conséquences négatives plus durables

Les chercheurs ont alors noté que le ghosting et le rejet ont quelques effets similaires. Ces deux modes de rupture ont « suscité des réactions immédiates similaires sur divers aspects psychologiques et relationnels, renforçant l’idée que ces deux formes d’exclusion sociale ont un impact important« , relèvent-ils. Néanmoins, « les mécanismes de rétablissement des besoins, de la menace, de la confusion, de la culpabilité et de la perception de la moralité ont été plus lents ou plus ambigus dans le cas du ghosting« . Ils remarquent ainsi que le ghosting pourrait entraîner un « inconfort psychologique plus prolongé, en raison de son ambiguïté inhérente et de son manque de clôture« , mais également une augmentation du stress.

Le manque de confrontation laisse, en effet, le destinataire dans un état de confusion et se demande ce qui s’est passé, comment il doit se comporter et s’il peut aller de l’avant. À contrario, le rejet, qui favorise une prise de conscience et une acceptation plus faciles, n’induit pas de tels niveaux de confusion.

D’après l’étude, les scientifiques relèvent que « la réaction au rejet était plus ponctuelle : elle survenait immédiatement après l’événement et s’atténuait par la suite. Le ghosting, en revanche, déclenchait une réaction plus lente et plus prolongée« . En résumé, si les deux modes de rupture ont des effets négatifs, le ghosting a des effets négatifs durables sur les sentiments et les émotions que le rejet. Les chercheurs concluent donc : « Ces résultats soulignent l’importance de la clarté et de la clôture dans les relations interpersonnelles, car l’incertitude et l’ambiguïté inhérentes aux épisodes de ghosting semblent en prolonger les conséquences négatives« .

Sabine BOUCHOUL pour TF1 INFO

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