La 55e édition des Rencontres de la photographie d’Arles ouvre ses portes à partir du 1er juillet.
Elle mettra à l’honneur de nombreuses femmes qui portent un regard singulier sur le monde contemporain.
TF1info a sélectionné quatre d’entre elles parmi les plus passionnantes et emblématiques.

Une femme d’âge mur, le corps immergé dans l’eau jusqu’au bassin, les cimes d’un ailleurs à l’horizon… C’est un cliché de la photographe espagnole Cristina De Middel, intitulé « Une pierre sur le chemin » et extrait de sa série « Voyage au centre », qui illustre l’affiche des 55ᵉ Rencontres de la photographie d’Arles qui se déroulent du 1er juillet au 20 septembre prochain. « Elle est inspirée de l’atmosphère et de la structure du livre Voyage au centre de la Terre de Jules Verne« , explique cette artiste de 49 ans, installée de longue date en Amérique du Sud qui présente la traversée migratoire du Mexique « comme une expédition héroïque et courageuse, plutôt que comme une fuite ».

>> Cristina De Middel. À l’Église des Frères Prêcheurs du 1er juillet au 25 août 2024

« Une pierre sur le chemin » de Cristina De Middel (2001) – Cristina De Middel / Rencontres de la photographie d’Arles

Intitulée « Sous la surface », la programmation 2024 a été inspirée par l’œuvre de la doyenne Japonaise Ishiuchi Miyako, 77 ans. « Je ne m’entendais pas très bien avec ma mère de son vivant, mais tandis que je photographiais ses affaires, il m’a semblé que la distance entre nous se réduisait peu à peu« , raconte la septuagénaire qui a immortalisé chemisiers, chaussures, dentier et même rouge à lèvres. « Les photographies de la série Mother’s ne pourront jamais être reléguées dans le passé, car elles sont ranimées à chaque fois qu’elles sont montrées« , ajoute celle qui recevra le Prix Women in Motion 2024, saluant la carrière d’une photographe d’exception.

>> Ishiuchi Miyako à la Salle Henri-Comte, du 1er juillet au 20 septembre 2024

Ishiuchi Miyako. Frida by Ishiuchi #34, série Frida by Ishiuchi. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / The Third Gallery Aya

Cette édition qui fait la part belle aux femmes derrière l’objectif accueillera également la première rétrospective mondiale de la documentariste et portraitiste américaine Mary Ellen Mark, décédée en 2015. « J’essaye de faire des photographies qui soient universellement comprises, qui dépassent les frontières culturelles« , disait celle qui a immortalisé les manifestations contre la guerre au Vietnam, le mouvement de libération des femmes ou encore le quotidien des travailleurs du sexe en Inde pour des revues comme Life, Vogue ou encore encore Vanity Fair. « Je veux que mes photographies traitent de émotions et des sentiments essentiels que nous éprouvons tous et toutes« .

>> Mary Ellen Mark à l’Espace Van Gogh, du 1er juillet au 29 septembre 2024

Mary Ellen Mark. Manifestation féministe, New York, 1970. Avec l’aimable autorisation de The Mary Ellen Mark Foundation / Howard Greenberg Gallery

Arles 2024 mettra aussi à l’honneur la plasticienne libanaise Randa Mirza, 46 ans, qui mêle photographie, la vidéo, l’installation et la performance dans une œuvre à la fois spectaculaire et macabre. « Je me rappelle d’un jour pendant la guerre où ma mère m’a crié de courir sous les bombes et de ne pas regarder en arrière« , raconte l’artiste à propos de Beirutopia, une série de travaux pour certaines prémonitoires, réalisés entre 2000 et 2022. « J’ai grandi avec la conviction que la catastrophe avait déjà eu lieu jusqu’au jour où je me suis retrouvée, trente ans plus tard, propulsée par une terrible explosion dans les rues de ma ville détruite. »

>> Randa Mirza à La Maison des Peintres, du 1er juillet au 29 septembre

Randa Mirza. Sans titre #4, série Parallel Universes, 2006. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Tanit Gallery, Munich.

>> Les Rencontres de la Photographie d’Arles en partenariat avec LCI. Du 1er juillet au 29 septembre 2024. La programmation et toutes les informations sur le site officiel, c’est par ici !


Jérôme VERMELIN

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