
D’un côté, les chiffres peuvent sembler vertigineux. Les moyens de l’Etat consacrés à l’éducation nationale dépassent les 64 milliards d’euros et représentent, depuis plus de cinquante ans, le premier budget de la nation. « Cette année, ce sont 16 milliards d’euros de plus que nous investissons dans l’école par rapport à 2017 », s’est félicitée la ministre Elisabeth Borne, lors de sa conférence de presse de rentrée du mercredi 27 août.
De l’autre, pourtant, le quotidien des 11,8 millions d’élèves et du million de personnels éducatifs qui font leur rentrée lundi 1er septembre, est jalonné d’histoires de « manques de moyens » qui témoignent d’une inadéquation persistante entre les besoins du système éducatif et les financements qui lui sont alloués. Tour d’horizons de ces petits et grands dysfonctionnements renforcés par le contexte budgétaire.
Recrutements : une crise durable
Yann Hupper n’en revient toujours pas : en moyenne section dans une école à Bois-Guillaume (Seine-Maritime), près de Rouen, sa fille cadette a eu treize remplaçants sur l’année scolaire 2024-2025, « sans compter les moments où il n’y avait personne ». Le père de famille a décidé de s’investir dans l’association de parents et de solliciter le rectorat pour que la situation ne se reproduise pas. « Chaque année, on a l’impression qu’une classe est sacrifiée et va enchaîner les remplaçants et les jours sans enseignants. Comment est-ce possible ? Quels sont les critères de l’éducation nationale pour attribuer les remplaçants ? », demande-t-il.
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