La consommation d’antibiotiques s’est repliée en France en 2023 en médecine de ville après deux années de rebond, ont annoncé, mercredi 6 novembre, les autorités sanitaires, invitant à poursuivre les efforts pour réduire un usage encore excessif.

« Après deux années consécutives marquées par une augmentation du recours aux antibiotiques, les chiffres de 2023 s’inscrivent dans la tendance de baisse modérée mais constante observée avant la pandémie de Covid-19, depuis 2013 », selon une étude annuelle de Santé publique France (SPF) à partir de données sur les remboursements de la Sécurité sociale.

Cette évolution est perceptible dans les prescriptions (820,6 pour 1 000 habitants dans l’année, soit – 0,2 % comparé à 2022) et dans la consommation (– 3,3 % sur un an des doses journalières pour 1 000 habitants).

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Face à la résistance aux antibiotiques, la France présente une évolution contrastée

Après une tendance à la baisse pendant plusieurs années et une chute de la consommation d’antibiotiques au début de la pandémie de Covid, une reprise était apparue en 2021 et s’était intensifiée en 2022. Si le repli de 2023 est « un signe encourageant », la France est « encore loin de l’objectif cible de moins de 650 prescriptions pour 1 000 habitants par an », a commenté le DCaroline Semaille, directrice générale de Santé publique France, citée dans un communiqué, insistant sur la nécessité de toujours « mieux sensibiliser ».

Mauvais élève

La France reste l’un des mauvais élèves en Europe, au cinquième rang des pays les plus consommateurs d’antibiotiques par habitant. Et les disparités de prescriptions et d’usage de ces traitements y restent « fortes en fonction de l’âge, du sexe et des territoires », a relevé l’agence sanitaire.

2023 a ainsi marqué une diminution chez les enfants de moins de 5 ans – avec des prescriptions même légèrement inférieures au niveau de 2019 –, une stabilisation chez les 15-64 ans et une augmentation chez les plus de 65 ans. La consommation est aussi demeurée globalement plus importante chez les femmes que chez les hommes et dans certaines régions, comme la Corse et PACA.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « Contre la résistance aux antibiotiques, la recherche et la production publiques de médicaments s’imposent »

Si les généralistes, source de l’écrasante majorité des ordonnances d’antibiotiques, ont diminué leurs prescriptions en 2023 (– 1,3 %), les spécialistes (+ 4,6 %) et les dentistes (+ 4 %) ont eu davantage recours à ces traitements qu’en 2022.

Trois familles d’antibiotiques, l’amoxicilline, l’association de l’amoxicilline et de l’acide clavulanique, les macrolides, ont été les plus administrées. Le recul de la consommation d’antibiotiques est un objectif des autorités sanitaires dans le monde, principalement pour freiner l’apparition de bactéries de plus en plus résistantes.

A partir du 18 novembre, Santé publique France va rediffuser la campagne « Les antibiotiques, bien se soigner, c’est d’abord bien les utiliser », pour marteler que leur usage, sur avis médical, n’est utile qu’en cas d’infections bactériennes, pas virales.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Antibiotiques : une nouvelle classe de molécules dénichée par l’intelligence artificielle

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu
Partager
Exit mobile version