Fin novembre, un cessez-le-feu a été décrété dans le Sud-Liban, mettant fin à une opération militaire terrestre israélienne dans la région et à des tirs du Hezbollah contre l’État hébreu.
Les Casques bleus ont pu reprendre leurs patrouilles le long de la frontière.
TF1 a suivi des soldats français, mobilisés parmi les forces onusiennes.

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Liban : un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah

Même plus de trois semaines après un fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, le Sud-Liban reste la région du monde la plus exposée, la plus tendue. Tandis que cette trêve se poursuit pour le moment, les forces onusiennes de la Finul, parmi lesquelles 600 soldats français sont mobilisés, ont repris leurs patrouilles le long de la ligne bleue qui sert de frontières entre les deux territoires. Leur feuille de route est toujours la même : surveiller les deux belligérants pour éviter une reprise de la guerre.

Déblayages et déminages

Pour les militaires français suivis par une équipe de TF1, la priorité sur le terrain est de rétablir les axes routiers pour permettre une reprise des patrouilles, après 13 mois de conflit. Certains chemins ont été délibérément entravés par l’armée israélienne, alors que celle-ci menait une offensive terrestre dans le sud du Liban il y a encore quelques semaines. 

Pour déblayer gravats et terre, déposés sur les routes pour bloquer des passages essentiels à de futures patrouilles, les soldats français ne lésinent pas sur les moyens. Des engins de chantier sont notamment utilisés. Ils sont accompagnés par des chiens renifleurs, chargés d’assurer qu’il n’y ait pas d’explosifs sur place. L’opération est délicate alors que les lieux sont acquis au Hezbollah. En cas de mines anti-chars, elles sont immédiatement neutralisées par les militaires pour éviter qu’elles tuent des civils ou qu’elles soient récupérées par des belligérants.

Dans certains champs, les ravages des combats sont encore visibles. « Ici par exemple, juste devant, à dix mètres, on a un obus de mortier. On voit les ailettes encore parfaitement intactes. Ça veut dire qu’il n’a pas explosé », décrit un soldat dans le reportage à retrouver en tête de cet article. Parfois, des explosions retentissent au loin. « Est-ce que c’est Israël ou le Hezbollah, on ne sait pas. Comme on le disait, il y a encore de temps en temps des petits impacts. Quelques coups qui sont tirés. »

Une trêve fragile, mais qui tient

Au Sud-Liban, la trêve tient, mais la vigilance reste de mise des deux côtés de la frontière. La nuit, dans la base aérienne occupée par les forces françaises, le bruit des drones israéliens est omniprésent. Le dispositif permet de traquer tout mouvement suspect. Les soldats peuvent également compter sur la dizaine de bunkers construit sur cette base et qui leur permet de se réfugier en cas d’alertes, comme il y en a eu beaucoup, au plus fort du conflit.

Les militaires ont alors pu se réfugier jusqu’à 16 heures dans ces abris exigus, en raison des combats alentours. Les abords immédiats de la base militaire française n’ont pas été épargnés. Une maison a par exemple été détruite. Elle était située à près 500 mètres de la base. Mais malgré les bombardements intenses, qui ont parfois visé des Casques bleus, les Français ont toujours refusé de quitter, même momentanément, la zone. « Le premier rôle de la Finul, c’est de renseigner. De manière à ce que la communauté internationale sache véritablement, de manière objective, ce qu’il se passe », justifie le colonel Geoffrey de Hauteclocque, qui dirige le bataillon sur place.

Suite à la trêve, l’objectif des patrouilles consiste à observer la population locale, acquise au Hezbollah dans le Sud-Liban. « Elle peut nous accueillir les bras ouverts en nous faisant des grands coucous, mais elle peut montrer qu’on n’est pas les bienvenus, en nous regardant méchamment ou en essayant de nous barrer la route », explique un soldat français, avant d’entamer une patrouille de trois heures. Avec quatre véhicules, les militaires vont traverser plusieurs villages, à quelques kilomètres de la frontière israélienne. Là, des dizaines de portraits de soldats du Hezbollah, présentés comme des martyrs, sont plantés le long de la route. Le drapeau de l’organisation terroriste est fièrement brandi par des locaux.

Dans ce territoire, les soldats français sont sur leurs gardes. « On a pour ordre de se défendre dans le cadre de la légitime défense. Donc, on peut riposter si besoin », affirme le colonel Hauteclocque. Dans des zones trop tendues, face à des populations parfois échauffées, les patrouilles françaises n’hésitent pas à faire marche arrière. La région est une poudrière, dont il ne faut surtout pas allumer la première mèche. La paix reste plus que fragile.


A. Lo. | Reportage TF1 François-Xavier Ménage, Olivier Cresta

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