Gabriel Attal a affirmé sur TF1 mercredi soir sa volonté d’encourager la semaine en quatre jours.
Il a promis de l’expérimenter dans tous les ministères « dès cette année ».
Certains services publics et entreprises privées l’ont déjà mis en place et constaté des effets positifs, comme le montre ce reportage.

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Le 13H

Gabriel Attal veut « sortir du carcan des 35 heures par semaine« . Dans l’interview qu’il a accordée au 20H de TF1 ce mercredi 27 mars, le Premier ministre a rappelé sa volonté de permettre aux Français d’expérimenter la semaine « en » quatre jours pour « améliorer leur qualité de vie au travail ». Une modulation du temps de travail qui consiste à concentrer ses heures sur moins de jours, et non à les diminuer comme avec la semaine « de » quatre jours. 

« Il faut donner plus de souplesse à ceux qui le souhaitent », a martelé Gabriel Attal, précisant donc qu’il s’agirait de « faire les 35h sur quatre jours au lieu de cinq ». Cette formule sera testée dans tous les ministères « dès cette année », a-t-il promis. 

Le dispositif a déjà été mis en place dans certains services publics, comme à la mairie de Grande-Synthe dans le Nord, où se rend notre équipe dans le reportage à retrouver en tête de cet article. Ici, certains agents travaillent désormais 37 heures sur quatre jours au lieu de cinq. « C’est un peu plus la course pour nous sur les quatre jours, mais on sait pourquoi on le fait. On le sent sur ses épaules le jeudi soir, mais on sait que derrière, on a trois jours pour se reposer », explique Julie Charley, responsable de la gestion des affaires foncières à la Ville.

« Je n’ai pas d’arrêt de travail, c’est extraordinaire »

Pour que les journées ne soient pas trop longues, les agents commencent plus tôt le matin, mais finissent à la même heure que d’habitude. Quant à la pause déjeuner, elle a été réduite à 20 minutes. « Ça n’est pas beaucoup, mais on s’habitue », assure Arnaud Dehaese, agent en gérontologie à la ville, avant de préciser sa nouvelle organisation : « Je passe plus de temps au domicile des personnes, donc là ça me permet d’effectuer ma partie administrative sur le temps du midi ». 

Pour la municipalité, ce système ne coûte pas plus cher, car il n’a pas nécessité d’embauches. Pour le maire PS de la ville, tout est une question « d’intelligence de service ». « Quand un collègue n’est pas là le vendredi et lundi, un autre collègue est là et ils se répartissent la charge de travail autrement pendant la semaine », explique Martial Bayaert. 

Certains employés tirent des conclusions positives de cette nouvelle organisation. Pour Johnny Tassart, policier municipal, elle permet notamment de mieux équilibrer sa vie quotidienne : « Par rapport à la vie de famille, c’est plus pratique, pour prendre rendez-vous médicaux, pour organiser sa vie personnelle ».

Certaines entreprises privées ont aussi choisi la semaine en quatre jours, notamment dans des domaines où le télétravail n’est pas possible. « J’ai un contrat de 35 heures et dans ces 35 heures, je dois rénover quatre salles de bain. Si je le fais en trois jours, je ne travaille que trois jours dans la semaine », explique Yannis Watelet, ouvrier polyvalent à Alobat Habitat. Le dirigeant de cette société a ainsi constaté plus de motivation chez ses salariés. « Je n’ai pas d’arrêt de travail, et ça, c’est extraordinaire, ils ont le temps de se reposer », se réjouit Philippe Pronier. 

Mais l’initiative ne rencontre pas toujours un grand succès, comme à l’Urssaf de Picardie, où seulement trois agent sur 250 ont accepté de tester la semaine de quatre jours. À l’échelle nationale, ce système pourrait bien séduire une majorité de Français. Selon un sondage réalisé par OpinionWay, 77% des interrogés estiment qu’ils gagneraient en qualité de vie en raccourcissant leur semaine de travail. 


La rédaction de TF1info | Reportage Sébastien Hembert, Max Ragazzi

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