Les passagers de trains de la région de Toulouse ont dû prendre leur mal en patience ce vendredi à cause de gros retards liés à des vols de câbles.
Ces vols récurrents paraissent anodins, mais peuvent avoir des lourdes conséquences sur la signalisation et la sécurisation des voies.
Des milliers d’actes comme celui-ci sont recensés chaque année, qui peuvent avoir des conséquences graves dans différents secteurs.

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LE WE 20H

Mauvaise surprise pour Alina et ses enfants, arrivés ce matin en gare de Toulouse : le trafic SNCF est perturbé à cause d’un acte de malveillance. « On est sortis du train, on a pris un métro, on est venu jusqu’ici, et on doit attendre une heure pour avoir un train jusqu’à Gimont, c’est très embêtant », raconte-t-elle dans le reportage de TF1 en tête de cet article. Un acte analogue avait déjà perturbé le réseau dans la région au début du mois. Les auteurs présumés ont été interpellés dans la foulée pour des vols de batteries et de câbles . 

Plus le cours est élevé, plus les faits ont tendance à se multiplier.

Bernard Perrot, chef d’escadron de gendarmerie

Sur les 28.000 kilomètres de voies ferrées en France, des milliers de vols de malveillance comme celui-ci sont recensés chaque année, dont une bonne partie liée à des vols. Ce que recherchent les malfaiteurs, c’est le plomb que contiennent les batteries et surtout le cuivre dans les câbles. « C’est fonction du cours de la matière », explique le chef d’escadron Bernard Perrot, « plus le cours est élevé, et plus les faits ont tendance à se multiplier ». La tonne de cuivre frôle actuellement les 9.000 euros la tonne, « donc ça se revend assez facilement », souligne le gendarme. 

Des villages privés d’Internet

Des vols rapides et relativement simples à exécuter, mais lourds de conséquences pour les riverains. Dans le Lot, ce sont deux kilomètres de câbles internet qui ont été sectionnés l’an dernier, à trois reprises, privant de réseau d’innombrables usagers. Résultat, pour un artisan dans le bâtiment rencontré par notre équipe à Soturac (Lot) : « Plus de télé, plus de téléphone, vous n’imprimez plus rien, (…) », témoigne Mathias Vivier, « vous envoyez la facture huit jours plus tard, finalement ils vous paient huit jours plus tard, et donc ça fait des décalages de trésorerie »

Le désagrément dénoncé par l’artisan-maçon, une cuisinière installée quelques kilomètres plus loin, s’en souvient parfaitement. C’était en pleine journée, à l’heure du déjeuner et sans internet, impossible pour les clients de payer par carte. « Il y avait beaucoup de monde en terrasse, c’était en plein mois d’août, donc ça a mis la pagaille », raconte-t-elle. Au point que de nombreux clients ont dû repartir, faute de pouvoir régler.

À 17 kilomètres de là. Une quarantaine de lampadaires sont dégradés dans quatre zones différentes. Et à chaque fois la même méthode utiliséel, simple et rapide, avec une clé de service, et une disqueuse. Montant du préjudice 27.000 € de réparations, dont la moitié a été prise en charge par le petit village de Prayssac. Pour éviter d’attiser les convoitises, certaines communes remplacent le cuivre dans les lampadaires par de l’aluminium, bien moins cher, et donc moins convoité.


La rédaction de TF1info | Reportage : S. Petit, M. Hollender, J.M. Lucas

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