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Ce 28 février, ils se penchent sur la question des retraites.
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Le Temps de l’Info
Le casse-tête se poursuit autour de la réforme des retraites. Les organisations syndicales et patronales se réunissent depuis le jeudi 27 février pour tenter de trouver un accord sur une modification du projet. Des discussions mal embarquées, le syndicat Force ouvrière ayant d’ores et déjà claqué la porte des négociations.
Face au blocage, le premier ministre François Bayrou n’exclut pas de demander aux Français de trancher la question des retraites si les échanges n’aboutissent à aucun accord. Dans un audit express, la Cour des comptes a proposé quatre leviers possibles. Première proposition : un recul de l’âge de départ de 64 à 65 ans, ce qui pourrait permettre d’économiser 8,4 milliards d’euros par an. Autre proposition, l’augmentation de la durée de cotisation en la faisant passer à 44 annuités, avec une perspective d’économie de l’ordre de 5,2 milliards d’euros par an.
Les Sages suggèrent également de modifier le montant de ces cotisations. L’augmenter d’un seul point pourrait générer entre quasiment 5 et 7,6 milliards d’euros par an. Enfin, la dernière piste consiste à réfléchir à une sous-indexation des pensions. Une baisse d’un point aurait permis, cette année par exemple, d’économiser quasiment 3 milliards d’euros.
Qu’en pensent les syndicats ?
Des préconisations pas au goût des organisations syndicales. La CGT réclame absolument l’inverse des préconisations de la Cour des comptes. Elle souhaite un retour à la retraite à 60 ans et pour ce faire, il faudrait taxer plus fortement les revenus du capital, ce qui permettrait de financer l’abrogation de la loi. La CFDT, elle, réclame également l’abandon des 64 ans et demande la création d’un système de retraite universel par point.
À l’inverse, le MEDEF, le syndicat du patronat, rejette en bloc toutes ces propositions et veut tout simplement maintenir le système actuel. La CPME va encore plus loin puisque son nouveau président a proposé par exemple d’indexer l’âge de départ à la retraite sur l’espérance de vie. Il prône également une retraite par capitalisation et pour ce faire, il propose aux Français de travailler une heure de plus par semaine.
Arnaud, un téléspectateur de la Somme, réagit. « Introduire une part de capitalisation, ne permettrait-il pas, en plus de réaliser des économies, de booster l’investissement en France ? » s’interroge-t-il. « Il y a deux questions qui se posent. D’abord, quid des générations qui vont devoir cotiser doublement, donc à la fois pour le régime de répartition et pour un peu de capitalisation ? Et la deuxième question qui se pose avec ce régime-là, c’est que c’est aussi, attention, un rendement beaucoup plus risqué. C’est-à-dire que ça peut rapporter gros, à condition qu’on fasse les bons investissements et que le fonds dans lequel on met ses cotisations ne soit pas un fonds trop risqué« , répond Claire Fournier, éditorialiste économie.
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