• Le « conclave » sur les retraites devrait s’achever lundi prochain, après l’ajout d’une réunion de la dernière chance pour tenter de trouver un accord, notamment sur l’âge de départ sans décote.
  • Mais pour le député EPR Éric Woerth, les débats ne devraient pas porter sur un recul de cet âge, a-t-il estimé sur TF1.
  • Il appelle plutôt à se concentrer sur une prolongation du temps de travail et la manière dont « les entreprises s’adaptent », tandis que l’espérance de vie s’allonge.

Alors que le « conclave » sur les retraites s’achève dans une ambiance houleuse (nouvelle fenêtre) entre syndicats et patronats, Éric Woerth l’assure, ce chantier reste « un très beau sujet ». « Parce que c’est une bonne nouvelle, il y en a tellement peu : la bonne nouvelle, c’est que l’on vit plus longtemps, et plutôt dans une santé correcte, en bonne santé », a estimé le député macroniste ce jeudi 19 juin dans « Bonjour ! La Matinale TF1 ». Mais « vivre plus longtemps, ça veut dire aussi à un moment donné travailler un peu plus longtemps », a défendu l’ancien ministre du Budget. 

Le « conclave » entre partenaires sociaux sur les retraites, lancé par le Premier ministre François Bayrou, devait s’achever mardi après près de quatre mois de concertations, mais faute d’accord, une nouvelle date a été fixée (nouvelle fenêtre) pour une ultime réunion, le lundi 23 juin prochain. Parmi les sujets au cœur des discussions, l’âge de départ sans décote, c’est-à-dire le seuil à partir duquel il est possible de partir sans pénalité, même sans avoir cotisé suffisamment de trimestres. Les syndicats poussent pour l’abaisser, contre un patronat réticent. 

Des salariés qui pourraient « changer de métier », « au fur et à mesure du temps »

Mais pour Éric Woerth, l’enjeu n’est pas là. « Ce sont toujours les mêmes postures, toujours les mêmes arguments, toujours les mêmes guerres… Si on pouvait un peu dépolitiser, déstresser ce sujet », a lancé le député Ensemble pour la République de l’Oise. « La vraie question est de savoir comment on fait pour travailler plus longtemps, et comment les entreprises s’adaptent au travail plus longtemps, avec des salariés qui peuvent éventuellement, au fur et à mesure du temps, changer par la formation, changer de métier », a-t-il plutôt plaidé. 

François Bayrou avait d’ailleurs avancé lundi la piste d’une « prime » pour les seniors (nouvelle fenêtre), destinée à inciter ces salariés à retarder leur départ à la retraite pour continuer à travailler, en leur versant « une partie de (leur) retraite en plus de (leur) salaire ». Mais elle n’a pas été retenue parmi les propositions pouvant figurer dans un potentiel accord à l’issue du « conclave ». 

Cet accord pourrait en revanche prévoir d’abaisser l’âge de départ sans décote (nouvelle fenêtre) à 66 ans et demi, contre 67 ans actuellement. « Je ne pense pas du tout que le sujet soit d’abaisser l’âge d’acquisition des droits », a tancé Éric Woerth. Pour lui, il est « très difficile de baisser les 67 ans : ça coûte cher, ça coûte plus d’un milliard d’euros sans doute au bout d’un certain temps », a estimé l’ancien Premier ministre, sans étayer davantage ces projections. 

Un système à « hybrider un peu » par la capitalisation ?

Éric Woerth a aussi soumis l’idée de modifier le système de retraites actuel, par répartition, qu’il faut selon lui « peut-être hybrider un peu », « par de la capitalisation », qui permet aux salariés d’épargner une partie de leurs cotisations (nouvelle fenêtre), des ressources qui serviront lors de la retraite. « Cela prendra beaucoup de temps car il faut à la fois financer dans ce cas-là la capitalisation et la répartition », a toutefois concédé le parlementaire, tout en estimant qu’« on n’est pas allé au bout du modèle de répartition ».  Mais cette idée ne figure pas à ce stade dans les pistes retenues pour un potentiel accord du « conclave ». 

Si cet accord n’est pas trouvé à l’issue de la dernière réunion, « on en reste à la dernière réforme (des retraites) en date, c’est-à-dire à la situation d’aujourd’hui », a par ailleurs rappelé Éric Woerth. « Il faut que cet accord respecte l’équilibre financier du système de retraites, absolument fondamental si on veut garantir pour les générations qui viennent une retraite décente », a-t-il aussi insisté, estimant que « la survie du système de retraites, c’est d’être en équilibre »

M.L.

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