Invité sur LCI ce dimanche, le patron du Medef Patrick Martin a indiqué que l’organisation restait bien dans le « conclave » sur les retraites.
Il souhaite toutefois l’élargir au « financement de la protection sociale », afin de bénéficier de plus de « marges de manœuvre ».
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La bataille des retraites
Le « conclave » sur les retraites n’est pas encore enterré… mais il ne ressemble plus franchement à ce qui était initialement imaginé. Depuis la proposition du Premier ministre François Bayrou en janvier, trois organisations ont quitté la table des négociations : Force ouvrière et la CGT côté syndicats, l’U2P côté patronat. Le Medef reste bien dans la discussion, mais entend revoir le périmètre.
Circonscrire le sujet au seul financement des retraites nous prive de marges de manœuvre
Circonscrire le sujet au seul financement des retraites nous prive de marges de manœuvre
Patrick Martin sur LCI
« Le format n’était probablement pas le bon, ni le périmètre des discussions, trop étroit », indique ce dimanche sur LCI Patrick Martin, président du Medef (voir vidéo en tête de cet article). « Je me réjouis qu’un certain nombre de participants dise que c’est l’occasion de remettre à plat des sujets globaux. » Lui aimerait, au-delà du seul système de retraites, évoquer plutôt « le financement de la protection sociale ». « Nous nous devons de nous interroger sur les dépenses et le financement de la santé, sur l’assurance chômage », énumère-t-il. « Circonscrire le sujet au seul financement des retraites nous prive de marges de manœuvre. »
Patrick Martin aimerait également que les discussions se déroulent loin des regards du gouvernement. « J’ai demandé de laisser aux partenaires sociaux leur autonomie », assure-t-il. « Plus on nous laissera discuter entre nous, à l’abri des micros et du regard des politiques, plus nous nous donnerons de chances d’aboutir. Je ne suis pas en train de vous dire que l’on converge sur tout, mais les partenaires sociaux sont capables de faire preuve de responsabilité. »
Reste que ce « conclave », qui vise officiellement à revoir la réforme des retraites de 2023, ne doit plus durer très longtemps. Et que la question de l’âge légal de départ à la retraite reste dans les têtes. « Je veux bien tout entendre, (mais) il y a la vérité des chiffres », insiste Patrick Martin. « Il faut appeler un chat, un chat. En 1945, il y avait six cotisants pour un retraité. Aujourd’hui, c’est 1,7. À un moment donné, cela pèse sur l’emploi. Il faut en prendre acte et déboucher sur des solutions pérennes. » Qu’il reste encore à transformer en accord.