Nous sommes beaucoup à sortir notre téléphone et se laisser aspirer au moment d’aller dormir.
Même si la fatigue nous gagne, nous repoussons délibérément notre sommeil pour profiter de quelques minutes (voire heures) de divertissement.
Ce phénomène se nomme le « bedtime revenge procrastination ».
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Sommeil : plongez dans les bras de morphée
Il est l’heure d’aller dormir, vous êtes éreinté, vous avez d’ailleurs du mal à vous traîner jusqu’à votre lit. Pourtant, une fois que vous vous êtes installé dans les draps, que vous avez bien replacé vos oreillers, au lieu de rejoindre les bras de Morphée, vous sortez votre téléphone. Promis, c’est pour quelques minutes et pourtant vous faites le tour des réseaux sociaux, vous scrollez à l’infini ou vous lancez « juste un dernier épisode » de votre série. C’est ce qu’on appelle le « revenge bedtime procrastination » ou la procrastination du sommeil en français.
Pourquoi veut-on se « venger » du sommeil ?
Théorisée en 2014, le « revenge bedtime procrastination » est une habitude nocturne qui consiste à retarder volontairement l’heure du coucher. Pourtant, il n’y a aucune raison ni contrainte extérieure. Et si on parle de revanche, c’est parce que cette procrastination au moment d’aller se coucher pourrait « donner aux gens un sentiment de contrôle sur leur propre emploi du temps« , explique Helena Rempala, psychologue au département de psychiatrie et de santé comportementale de l’université d’État de l’Ohio, au média Very Well Health (nouvelle fenêtre). Autrement dit, les journées étant trop remplies, nous n’avons pas de temps pour les loisirs et, plutôt que de dormir, on préfère sacrifier notre sommeil (nouvelle fenêtre) pour s’adonner à quelques heures de divertissement, quitte à se réveiller les yeux cernés le lendemain matin. Ce geste est une manière de se venger du manque de temps libre dans la journée.
Toutefois, une autre raison peut expliquer le revenge bedtime procrastination. En effet, d’après l’expert en médecine du sommeil, le docteur James Rowley, retarder l’heure du sommeil permet d’éviter de se sentir agité ou anxieux. Pourtant, c’est ajouter une pièce dans la machine à anxiété puisque le manque de sommeil peut favoriser les troubles anxieux, voire la dépression à long terme (nouvelle fenêtre).
Comment lutter contre la procrastination du sommeil ?
Des chercheurs du King’s College ont démontré que 70% des étudiants « accros » à leur téléphone souffraient de troubles du sommeil. Le premier geste est donc de lâcher l’objet et de le garder loin de son lit. Il est également conseillé de désactiver les notifications à partir d’une certaine heure afin de ne pas tenter le diable.
Pour le docteur James Rowley, « le plus important pour adopter de bonnes habitudes de sommeil est de créer une routine et de la respecter. Le soir, cela peut inclure la lecture, la rédaction d’un journal, une douche chaude ou des étirements légers« .
Par ailleurs, il est important d’écouter les signaux de fatigue qu’envoie le corps : si les yeux et la nuque sont lourds, que vous bâillez, que vous ressentez que votre corps se refroidit et que vous avez du mal à vous concentrer, cela signifie que le train du sommeil est en train d’arriver et qu’il vaut mieux ne pas le louper. C’est votre horloge biologique qui vous parle. Enfin, si vous connaissez des troubles du sommeil récurrents ou souffrez d’anxiété, il est important de consulter un spécialiste.