Le pilote automobile français Romain Grosjean, à Daytona Beach, en Floride (Etats-Unis), le 25 janvier 2025.

Les images de la dernière course de Romain Grosjean en formule 1 restent gravées dans les mémoires des amateurs de sport automobile. Le 20 novembre 2020, lors du Grand Prix de Bahreïn, le pilote français sortait presque indemne d’un terrible accident. « C’est un miracle qu’il soit vivant », expliquait, à chaud, l’ex-pilote britannique Damon Hill. Après avoir heurté une barrière de sécurité à environ 200 km/h, le Français était parvenu, au bout de 28 secondes, à s’extraire de sa monoplace sectionnée en deux et à échapper à un brasier. Ce crash avait précipité sa retraite sportive.

Lire le reportage | Article réservé à nos abonnés Le cœur de la formule 1 bat à Silverstone, épicentre de la « Motorsport Valley »

Vendredi 26 septembre, Romain Grosjean, aujourd’hui père de trois enfants, retrouvera pour la première fois le baquet d’une F1, lors d’une journée d’essais sur le circuit du Mugello (Italie) avec son ancienne écurie, Haas, a annoncé la formation américaine, jeudi 25 septembre. Agé de 39 ans, il renouera avec les membres de son ancienne équipe – mécaniciens et ingénieurs –, y compris ceux avec qui il a partagé dix podiums en F1 au sein de l’écurie Lotus, entre 2012 et 2015.

« Je suis absolument ravi d’accueillir Romain de nouveau dans une voiture de formule 1 (…), mais surtout fier qu’il le fasse au volant de l’une des nôtres », a déclaré l’ingénieur Ayao Kamatsu, dans un communiqué. Romain Grosjean, de son côté, s’est dit « reconnaissant » envers le patron de l’équipe, Gene Haas, se réjouissant d’avance de « retrouver les sensations d’une F1 ».

Organisé par le fabriquant italien de pneus Pirelli, l’événement se déroule dans le cadre d’un TPC (« Testing of Previous Cars », essai avec d’anciennes voitures), un type d’essai autorisé par la Fédération internationale de l’automobile sur des F1 datant d’au moins deux saisons. Pour l’occasion, le Français né à Genève (Suisse) coiffera le casque que ses enfants lui « avaient dessiné pour ce qui devait être son dernier Grand Prix, à Abou Dhabi, en 2020 », et qu’il n’avait jamais pu enfiler.

« Ce n’était pas encore mon jour »

Le jour de son accident, Romain Grosjean roulait à 241 km/h lorsqu’il avait perdu le contrôle de sa monoplace, après que sa roue arrière droite eut heurté celle du pilote russe Daniil Kvyat. La violence du choc contre la barrière de sécurité avait fait craindre le pire, cinq ans après la mort du pilote français Jules Bianchi à la suite d’un accident similaire, au Japon. Pris en charge par les médecins de piste, Romain Grosjean avait été transporté en urgence à l’hôpital de Manama.

A peine quarante-huit heures plus tard, il revenait dans le paddock faire ses adieux à son équipe et à sa discipline. « Je ne sais pas si le mot “miracle” existe ou si on peut l’utiliser, mais je dirais que ce n’était pas encore mon jour », avait alors lancé le pilote, surnommé depuis « le phénix ».

Lire aussi (2020) | Romain Grosjean sain et sauf après un terrible accident de formule 1

Mais un passionné reste un passionné. Si Romain Grosjean n’avait jusqu’alors jamais repris le volant d’une F1, l’homme aux 179 Grand Prix disputés arpente depuis 2021 les circuits d’Indycar (discipline majeure du sport automobile aux Etats-Unis), tout étant consultant pour Canal+ lors des Grand Prix de F1. Une semi-retraite, donc, pour celui qui assurait, en 2024, sur Motorsport, ne pas se sentir « prêt à arrêter ».

Vendredi après-midi, Romain Grosjean testera pour la première fois la VF-23 aux côtés de ses anciens coéquipiers chez Haas, en difficulté cette saison – l’écurie occupe la 9ᵉ place (sur 10) au classement des constructeurs. Pour la seconde fois de sa carrière, il parcourra le circuit du Mugello où, en mai 2012, sous les couleurs de Lotus, il avait signé le meilleur temps des trois jours d’essais, devant le champion du monde allemand, Sebastian Vettel. Une manière de boucler la boucle.

Réutiliser ce contenu
Partager
Exit mobile version