Roman Polanski devait être jugé à l’été 2025 en Californie pour une affaire remontant à 1973.
Âgée de 13 ans au moment des faits, la plaignante affirmait avoir été agressée sexuellement au domicile du cinéaste.
Un accord entre les deux parties a été trouvé pour mettre fin à la procédure.

Il ne repassera pas par la case tribunal. Un procès au civil de Roman Polanski pour viol sur mineur en 1973 en Californie, prévu en août 2025, a été annulé après un accord entre les parties, a indiqué mardi à l’AFP son avocat américain. La présence du cinéaste de 91 ans était de toute façon très hypothétique : en janvier 1978, il a fui les États-Unis après sa condamnation dans l’affaire Samantha Geimer et n’y est jamais retourné depuis, craignant l’aggravation de sa peine.

L’affaire de 1973 a été « réglée durant l’été après satisfaction mutuelle des parties » et le procès a été « formellement annulé », écrit dans un email Me Alexander Rufus-Isaacs, l’avocat américain du réalisateur de Chinatown et Possession. Selon la plainte déposée l’année dernière, Roman Polanski aurait emmené cette adolescente dans un restaurant de Los Angeles en 1973. Il lui aurait fait boire de la tequila puis l’aurait ramenée chez lui avant de l’agresser.

La plainte avait été déposée en 2023

« Elle lui a dit ‘s’il te plaît, ne fais pas ça’ », avait déclaré à la presse en mars son avocate Gloria Allred, figure du mouvement #MeToo et représentante de victimes du producteur déchu Harvey Weinstein. « Elle soutient qu’il a refusé ses demandes. Elle soutient aussi que l’accusé Polanski a retiré les vêtements de la plaignante et l’a ensuite agressée sexuellement, provoquant chez elle des souffrances physiques et émotionnelles immenses« , avait-elle ajouté.

L’affaire de 1973 a été rendue publique en 2017. Mais elle n’a fait l’objet d’une plainte qu’en juin 2023, juste avant que ne se referme une fenêtre de temps pendant laquelle, selon une législation californienne, des justiciables pouvaient porter plainte pour des viols ou des agressions sexuelles remontant à des années auparavant. Cette femme dont l’identité et l’âge n’ont pas été révélés demandait des dommages et intérêts, sans montant précis.

Roman Polanski, qui a remporté trois Oscars et une Palme d’Or, a été accusé d’agressions sexuelles et viols par une dizaine de femmes au fil de sa carrière, accusations qu’il a toujours contestées et qui ne l’ont pas empêché de travailler. Il est considéré comme un fugitif aux États-Unis depuis plus de 40 ans après une condamnation pour des « relations sexuelles illégales » avec une mineure de 13 ans, Samantha Gailey, devenue depuis Geimer .

Arrêté, accusé d’avoir drogué et violé cette adolescente en 1977, il avait passé 42 jours au pénitencier de Chino avant d’être libéré puis de s’enfuir pour Paris face au risque d’être à nouveau emprisonné, suite au revirement du procureur en charge de l’affaire. Visé par un mandat d’arrêt international de la justice américaine, il a depuis échappé aux extraditions. De son côté, Samantha Geimer a demandé plusieurs fois l’abandon des poursuites.


Jérôme VERMELIN

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