
Plus de 400 personnes, un ancien premier ministre, des élus, beaucoup d’agriculteurs et une figure centrale : Jérôme Bayle. Lundi 8 décembre, dans la salle de cinéma du centre culturel de Carbonne (Haute-Garonne), il a fallu deux séances pour accueillir les spectateurs de l’avant-première de Rural, le documentaire d’une heure trente-six, signé Edouard Bergeon, écrit avec le sociologue François Purseigle. « On voulait poser un regard sur un certain monde, celui d’une agriculture qui ne veut pas mourir », précise l’enseignant, professeur des universités à AgroToulouse.
Dans la salle, puis autour d’un verre et de produits locaux, de nombreux proches, des habitants de cette région du piémont pyrénéen, des militants qui se reconnaissent à l’écran. Ambiance émotion, rires, des applaudissements parfois, mais pas de longs discours, avant une tournée nationale du film à la rencontre du public dans une cinquantaine de localités (le plus souvent des sous-préfectures ou des bourgs ruraux), jusqu’à fin février 2026.
Personnage central du long-métrage et symbole du combat des agriculteurs, Jérôme Bayle s’est fait connaître fin janvier 2024 quand, à la sortie 27 de l’autoroute A64 près de Carbonne, il amène avec lui près de deux cents tracteurs. Une semaine après, le blocage faisait tache d’huile dans tout le pays. Cet ancien rugbyman, éleveur de bovins, barbe taillée, casquette vissée sur la tête, devient alors l’un des symboles du mal-être des campagnes, courtisé par les médias puis par le sérail politique. D’où la présence surprise dans la salle de Gabriel Attal, premier ministre pendant la crise, qui était venu rencontrer les frondeurs au plus fort des manifestations.
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