• Laurent Vinatier est incarcéré depuis juin 2024 en Russie.
  • Ce chercheur français de 49 ans a été condamné à 3 ans de prison pour ne pas s’être enregistré en tant qu' »agent de l’étranger ».
  • Il va de nouveau être jugé « sans doute » le 28 février pour espionnage, selon son avocat français.

Il est détenu en Russie depuis un an et demi. Le chercheur français Laurent Vinatier pourrait connaître un nouveau procès fin février, cette fois pour espionnage, selon son avocat français. Une audience, initialement annoncée pour ce jeudi, a « eu lieu le 21 novembre, sans doute par souci de discrétion », a déclaré mercredi 26 novembre Me Frédéric Bélot. L’enquête pour espionnage a été « prolongée, avec remise des conclusions fin janvier et sans doute procès le 28 février », a-t-il précisé. 

Laurent Vinatier, spécialiste de 49 ans de l’espace post-soviétique, est incarcéré depuis juin 2024 en Russie. Il a été condamné en octobre 2024 à trois ans de prison pour ne pas s’être enregistré en tant qu' »agent de l’étranger », le label utilisé par les autorités russes pour réprimer leurs détracteurs. Depuis fin août, il est visé par de nouvelles accusations d’espionnage, passibles d’un maximum de vingt ans de prison.

« Nous sommes très attentifs à la procédure pénale en cours. Nous espérons que les arguments de la défense seront entendus et nous comptons sur le soutien de la diplomatie française, qui est très important pour Laurent et sa famille », a souligné Me Bélot, précisant que Laurent Vinatier va « bien ». 

Les autorités françaises « pleinement mobilisées »

Le Quai d’Orsay a de son côté fait savoir que « les autorités françaises restent pleinement mobilisées pour porter assistance à Laurent Vinatier, arbitrairement détenu en Russie, et pour accompagner ses proches ». Il a aussi indiqué que « le consulat général de France à Moscou continuera de suivre attentivement (sa) situation ».

Le chercheur était employé en Russie par une ONG suisse faisant de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels, notamment s’agissant de l’Ukraine. Fin août, Brigitte et Alain Vinatier avaient déclaré que leur fils était un « prisonnier politique », un « pion » utilisé par les Russes pour « faire pression ». À l’issue d’une audience fin août, Laurent Vinatier avait expliqué être « fatigué » et avait répondu « oui » lorsqu’une journaliste lui avait demandé s’il s’estimait « otage » du pouvoir russe.

Ces derniers mois, Paris a exigé de Moscou sa libération, accusant la Russie de chercher à prendre des Occidentaux en otage, alors que les relations entre les deux pays sont au plus bas depuis l’assaut russe contre l’Ukraine lancé en février 2022 et les sanctions qui ont suivi. La France se voit notamment reprocher par Moscou son soutien militaire à Kiev. 

Une série d’actes de déstabilisation et de désinformation ont aussi été imputés à Moscou depuis deux ans en France. Ces derniers jours, quatre personnes ont d’ailleurs été mises en examen à Paris dans le cadre d’une double affaire d’espionnage économique au profit de Moscou et d’ingérence.

E.R. avec AFP

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