Le président américain, Donald Trump, à la Maison Blanche à Washington, le 18 août 2025.

Les Etats-Unis avaient suspendu une partie de leur aide au développement et de leur coopération militaire après les coups d’Etats successifs ayant porté des militaires, entre 2020 et 2023, à la tête de trois pays – le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Depuis l’arrivée de l’administration Trump, Washington souhaite axer leur politique en Afrique sur le commerce, avec un intérêt marqué pour les ressources minières. Les régimes militaires sahéliens, réunis au sein de la confédération de l’Alliance des Etats du Sahel, ont salué ce nouvel angle malgré leur politique souverainiste sur les minerais notamment.

Uranium, or, lithium

« Il faut regarder l’investissement, les potentialités de nos pays », a déclaré en juillet le ministre malien des affaires étrangères, Abdoulaye Diop. Le Mali est parmi les plus importants producteurs d’or et de lithium en Afrique – utilisé dans la fabrication des batteries de voitures électriques. Le Niger, d’uranium et le Burkina Faso, d’or.

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Depuis une décennie, ces pays subissent les attaques de groupes liés à Al-Qaida et à l’Etat islamique, sans parvenir à les enrayer. « En échange de l’accès des entreprises américaines » à ses ressources – que sont l’or et le lithium –, les Etats-Unis proposent « de tuer les chefs des groupes djihadistes », affirme le directeur du Programme Sahel à la Fondation Konrad Adenaueur au Mali, Ulf Laessing.

« Moins regardants »

Après avoir tourné le dos à la France – l’ex-puissance coloniale – les juntes sahéliennes se sont rapprochées de la Russie et de sa société de sécurité privée Wagner, devenue Africa Corps, qui les aide dans la lutte antidjihadiste. Moscou a récemment annoncé son intention d’exploiter l’uranium nigérien, peu après la nationalisation par la junte d’une filiale du géant français de l’uranium Orano.

Selon l’ancienne ambassadrice des Etats-Unis au Niger, Bisa Williams, « Trump ne voit aucun problème à soutenir les efforts de la Russie dans la région. Les Russes sont moins regardants sur les valeurs démocratiques et la promotion des droits humains, cela va de pair avec [son] l’administration ».

En échange de minerais, « Washington pourrait “accepter’’ de lutter contre le terrorisme au Mali », en facilitant le déploiement de « mercenaires américains », comme les Russes, pour ne « pas défendre cette politique devant le Congrès », ajoute-t-elle.

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Le Monde avec AFP

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