Un an et demi après la mort d’un lycéen de Saint-Denis, six personnes, dont quatre étaient mineures au moment des faits, ont été mises en examen vendredi pour meurtre en bande organisée, a annoncé le parquet de Bobigny, samedi 28 juin. « Les faits pourraient avoir été commis dans un contexte de rivalité entre quartiers de la ville de Saint-Denis », a précisé le procureur Eric Mathais, dans son communiqué.

Le 17 janvier 2024, Farid A. a été « violemment agressé par des individus armés de battes de baseball, de barres de fer et d’un marteau », près de son lycée de Saint-Denis. Agé de 18 ans, il est mort trois jours plus tard, succombant à ses blessures. Il se tenait à quelques mètres de son lycée et s’apprêtait à passer une épreuve de bac blanc « lorsqu’une voiture s’est arrêtée à [sa] hauteur pour une opération s’apparentant à une expédition punitive », avait à l’époque relaté la municipalité, évoquant une agression « fugace, froide, aveugle et d’une extrême violence ».

L’enquête menée par la sûreté territoriale a abouti à l’interpellation de dix personnes lundi, a expliqué le procureur. A l’issue de leur garde à vue, six personnes ont été mises en examen. D’après le parquet, « elles gardaient le silence ou contestaient les faits qui leur étaient reprochés ».

« Une a été placée sous contrôle judiciaire, trois ont été placées en détention provisoire et deux ont été incarcérées dans l’attente d’un débat contradictoire », a rapporté Eric Mathais, précisant que le parquet avait demandé le placement en détention provisoire de l’ensemble des mis en cause.

Les faits avaient eu lieu dans un contexte de tensions entre jeunes de différents quartiers de la ville de Saint-Denis, au nord de Paris. Le soir de l’agression de Farid A., Sedan, un adolescent de 14 ans avait été poignardé à mort sur le quai du métro à la station Basilique de Saint-Denis, sur la ligne 13.

L’enquête n’avait pas établi de lien entre les deux agressions mortelles. La municipalité avait tout de même pris un arrêté pour interdire les attroupements dans l’espace public afin d’éviter tout « match retour ».

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Le Monde avec AFP

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