Un député Ensemble pour la République va déposer une proposition de loi pour que les salariés puissent toucher en plusieurs fois leur salaire.
Le JT de TF1 nous explique.
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Le 13H
Dans la chaîne de restauration Pokawa, à Paris, le versement du salaire se fait un peu comme les salades que l’on trouve au comptoir : à la carte. Pas la peine en effet pour les salariés d’attendre le 30 du mois. Chacun peut débloquer une partie de sa paye quand il le souhaite, en cas d’imprévu par exemple. « J’ai ma machine à laver qui est tombée en panne, tout simplement. Ça reste de l’électroménager assez cher, et j’ai pu obtenir un acompte pour pouvoir l’acheter directement plutôt que de devoir attendre trois mois en mettant de l’argent de côté », explique Chloé Parot, une employée, dans le reportage du JT de TF1 visible ci-dessus.
Tout ceci en quelques clics sur une application mobile. « Là, vu qu’on est au début du mois, je peux retirer jusqu’à 175 euros, donc je vais sélectionner ce dont j’ai besoin, je clique ensuite sur ‘faire cet acompte' », détaille la jeune femme. Ici, près de deux tiers des salariés échelonnent désormais leur rémunération en fonction de leurs besoins. « Le collaborateur peut même demander chaque jour son salaire. En fait, l’application est connectée sur le système de badge qu’on a en interne, et il peut demander le jour même les heures qu’il a travaillées et qu’il soit payé à ces heures-là », avance Marc Saad, responsable des ressources humaines chez Pokawa.
« L’alternative aux banques »
Ce dispositif est encore exceptionnel en France, basé sur le bon vouloir des employeurs. Car aujourd’hui, la loi n’oblige les entreprises qu’à un seul acompte, le 15 du mois, à la demande de l’employé pour toucher la moitié de son salaire. Mais une proposition de loi, qui va être déposée par le député Ensemble pour la République Jean Laussucq, suggère de laisser davantage le choix.
Débloquer par exemple son salaire ce 6 mai pour toucher le fruit des six premiers jours du mois, puis éventuellement dans une semaine de nouveau. Une initiative qui fait réagir. « Ça ne changerait rien pour moi en fait de recevoir mon salaire deux fois par mois », atteste une jeune femme. Tandis qu’un père de famille estime qu’il n’en aurait pas besoin pour l’instant : « Mais je pense que dans certains cas, quand on a d’autres dépenses, des enfants à charge, ça peut être beaucoup plus utile ».
Ou simplement pour éviter de se retrouver dans le rouge trop tôt dans le mois avec des frais pas toujours anticipés. « Ça leur évite justement ces frais de découverts bancaires et ces frais de prêts à la consommation, de micro-crédits pour payer leurs factures et leurs urgences du quotidien. Vraiment, c’est l’alternative aux banques », insiste Arbia Smiti, fondatrice de Rosaly, un dispositif qui permet d’accéder à son salaire de manière anticipée.
Des frais bancaires et des agios qui s’élèvent, selon les auteurs du texte, à près de 7 milliards d’euros chaque année.