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La jeunesse française traverse une véritable crise de confiance : 8 jeunes sur 10 renoncent à certaines de leurs aspirations faute de confiance en eux et plus d’un jeune sur 2 ne font pas confiance au système éducatif pour les aider à développer leur propre confiance (selon le baromètre 2023 publié par le think tank VersLeHaut, en partenariat avec l’institut de sondage Opinionway). La confiance n’est pourtant pas un luxe, elle est au cœur de la réussite éducative. Engagés sur le terrain pour répondre aux besoins des enfants et des jeunes, nous appelons à mettre cette question au premier plan de nos priorités.

En premier lieu parce que sans confiance, apprendre devient difficile, voire impossible. C’est elle qui permet à l’enfant de se sentir légitime, de s’engager dans les apprentissages, d’affronter les défis sans craindre l’échec. Elle nourrit l’envie de nouvelles expériences et la persévérance face aux difficultés. En ce sens, on ne peut transmettre sans créer les conditions de la confiance, instruire en faisant abstraction de ce qui se noue dans la relation.

A ce titre, le rôle des adultes est essentiel. Enseignants, parents, professionnels de la petite enfance, éducateurs, leur présence et leur disponibilité constitue un préalable à la confiance que leur accordent les enfants, dès leur plus jeune âge. Or, ces derniers se sentent encore bien souvent insuffisamment soutenus et encouragés – seul un enfant sur deux estime par exemple pouvoir se confier à un adulte qu’il apprécie à l’école (d’après un rapport de l’Unicef publié en 2021).

Par ailleurs, le système éducatif français s’appuie encore trop largement sur une sélection par l’échec qui mine la confiance d’une frange de la jeunesse, en particulier les enfants des classes populaires, trois fois plus nombreux à interrompre prématurément leur scolarité (d’après un rapport de France Stratégie publié en septembre 2023). N’oublions pas qu’égalité des chances rime avec confiance !

Encourager la mobilisation des adultes

Qui plus est, les souffrances prégnantes des jeunes nous commandent d’agir. Mal-être, anxiété, dépression sont autant de signes que nous avons collectivement du mal à soutenir cette confiance. Dans bien des cas, les fragilités des jeunes sont entretenues par notre difficulté à instaurer un climat éducatif à même de prévenir l’isolement, la perte de sens, la pression sociale.

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