Lorsqu’une personne semble accablée par la pression, on dit souvent qu’elle « porte le poids du monde ».
L’image est forte et désigne une fatigue à la fois physique et morale.
Cette métaphore, comme beaucoup d’autres, tire ses origines de la mythologie grecque.

Bon nombre des expressions de la langue française nous viennent directement de la mythologie grecque. Pour certaines, l’affiliation est évidente, comme pour « les bras de Morphée », « l’épée de Damoclès » ou « de Charybde en Scylla ». En revanche, pour d’autres, il faut creuser un peu pour comprendre l’origine de l’expression. C’est le cas par exemple de « porter le poids du monde ». Elle fait référence à Atlas, condamné par Zeus à porter la voûte céleste sur ses épaules pour l’éternité.

Le Titan maudit par Zeus

Dans le langage courant, un atlas est un recueil de cartes géographiques. En grec ancien, « atlas » signifie « le porteur » et il fait référence à l’un des Titans de la mythologie. Lors de la défaite lors de « la guerre des Titans » qui les a opposés aux dieux de l’Olympe, Zeus a décidé de punir Atlas en le condamnant à porter sur ses épaules le poids de la voûte céleste. Le Titan est envoyé en exil « au point de jonction de la mer Méditerranée et de l’océan Atlantique, dans l’actuel détroit de Gibraltar« , explique la philosophe belge Pascale Seyne à la RTBF. Le ciel représente le poids du rôle d’Atlas dans la guerre, mais surtout la conséquence de sa défaite. S’il s’agit d’un châtiment, cette malédiction est aussi le symbole de la persévérance et à la fin, c’est à lui qu’incombe l’équilibre du monde dans la mythologie grecque.

Le poids des responsabilités

Avec le temps, la voûte céleste a été remplacée par le globe terrestre dans l’imaginaire collectif et l’expression « porter le poids du monde » désigne aujourd’hui une personne écrasée par la pression et les responsabilités, au point d’être accablée moralement, mais aussi physiquement.

« Porter le poids du monde » peut aussi désigner la solitude dont est victime justement cette personne accablée, car souvent, elle ne bénéficie pas d’aide. Comme Atlas qui était seul pour porter la voûte céleste.

Atlas est aussi le surnom d’une vertèbre : la vertèbre cervicale C1, en référence précisément au porteur de la mythologie grecque. Elle s’intercale entre le crâne et le rachis, et elle joue un rôle plus que fondamental dans le soutien de notre voûte céleste à nous, à savoir notre tête, centre de nos pensées.

Sabine BOUCHOUL pour TF1 INFO

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