Mettre un genou à terre fait partie du cérémonial de la demande en mariage.
Cette tradition, aujourd’hui symbole de romantisme, trouverait ses origines au Moyen Âge.
À l’époque, les chevaliers s’agenouillaient en signe de loyauté et de respect envers une autorité supérieure (roi, reine, seigneur…).

Demander la main de la personne qu’on aime, c’est s’engager pour la vie à ses côtés, pour le meilleur et pour le pire. Qu’elles soient intimistes, grandioses ou originales, les demandes en mariage ont toutes un point en commun : ce moment où l’un des partenaires met un genou à terre et sort de sa poche une bague de fiançailles qu’il glisse au doigt de sa moitié. Un geste romantique par excellence qui s’inscrit durablement dans l’imaginaire collectif.  Mais d’où vient cette tradition de s’agenouiller pour faire sa demande en mariage ?   

Une tradition aux origines médiévales

Selon une enquête de The Knot, publiée en 2022, 87% des demandes en mariage incluent le fait de s’agenouiller. Un geste hautement symbolique dont les origines restent cependant incertaines. Selon la sociologue Florence Maillochon, qui s’est exprimée dans l’émission « Les Dessous des Images » d’Arte en 2024, elle daterait du Moyen Âge, du temps de « l’amour courtois », popularisé au 12ᵉ siècle. En ce temps-là, le fait de s’agenouiller exprimait l’engagement et la dévotion d’un chevalier envers sa dame, la plupart du temps issue de la noblesse. « Le chevalier voulait vraiment plaire à la dame en se mettant à son service », explique-t-elle. Il s’agissait d’un signe de soumission, symbole de respect et d’admiration éternelle. Une idéologie qui se retrouve dans les demandes en mariage modernes. 

Un ancrage récent dans la société

Néanmoins, contrairement à ce que l’on pourrait croire, le fait de s’agenouiller pour faire sa demande n’a pas traversé les époques depuis le Moyen Âge pour s’imposer dans nos sociétés contemporaines. Dans un article paru en 2018 sur Slate, Florence Maillochon estime qu’il s’agit de « l’invention d’une tradition ». Mettre un genou à terre serait une création moderne récente, imprégnée des codes des contes de fées et du cinéma hollywoodien. « En France, on peut dater l’invention des demandes en mariage telles qu’on les connaît, telles qu’on les voit sur les réseaux sociaux, d’une quinzaine d’années », déclare-t-elle. Dans « Les Dessous des cartes », elle rappelle qu’il n’y a pas encore si longtemps, les demandes en mariage n’avaient rien de romantique, bien au contraire. « La demande en mariage familiale était totalement désuète à partir des années 1960-70 ». À l’époque, il s’agit « d’une conversation conjugale, d’une décision commune qui est prise au cours d’un dialogue »

Avec l’essor des réseaux sociaux, les demandes en mariage ont pris une nouvelle ampleur. « Elles ne sont plus simplement des constructions, des mises en scène qu’on se raconte, mais sont aussi des constructions et des mises en scène qu’on doit monter« , dixit Florence Maillochon. Et pour sortir du lot, les futurs fiancés rivalisent d’inventivité. Avec un seul objectif : « faire rêver la planète entière ». Et quand on sait que les unions ont enregistré une hausse de 3% en 2024, selon une étude de l’INSEE parue en janvier 2025, les demandes en mariage ont encore de beaux jours devant elles.

Helene POUZET pour TF1 INFO

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