
Avec son Ensemble correspondances, le claveciniste Sébastien Daucé est un acteur incontournable du festival d’Aix-en-Provence. Après avoir été programmé en 2021 dans Combattimento, la théorie du cygne noir, d’après Monteverdi, au Théâtre du Jeu de paume, il aborde cet été La Calisto, premier opéra du compositeur italien Francesco Cavalli (1602-1676), jamais présenté au Théâtre de l’Archevêché. Nous avons rencontré le musicien alors qu’il répétait au Pavillon de la Sirène, dans le 14e arrondissement de Paris, le 15 mai.
Quels rapports entretenez-vous avec l’œuvre de Francesco Cavalli ?
Le premier opéra que j’ai étudié intégralement était un ouvrage de Cavalli. J’étais encore étudiant, c’était en 2006 à l’Académie d’Ambronay, avec Ercole amante [Hercule amoureux, 1662]. J’ai encore dans le cœur le choc d’amour que j’ai eu pour cette musique travaillée avec le chef d’orchestre Gabriel Garrido, ainsi qu’avec d’autres étudiants, comme Leonardo Garcia-Alarcon ou Raphaël Pichon.
Cavalli s’est-il imposé dans votre répertoire ?
Oui. Je l’ai choisi pour mon concours de fin d’études de clavecin, au Conservatoire de Paris. Plus tard, aussi, pour le spectacle Le Ballet royal de la nuit [2017], où j’ai utilisé beaucoup de morceaux d’Ercole amante. Nonobstant le génie de Monteverdi, Cavalli me parle plus. C’est le premier compositeur qui s’intéresse vraiment à la voix, qui a ce goût du beau chant, de la sensualité, du lyrisme. Pour moi, La Calisto, c’est déjà du belcanto, les prémices d’une esthétique qui va jusqu’à Puccini.
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