
La « rupture » proclamée mercredi 10 septembre par Sébastien Lecornu est d’abord une affaire de discrétion. Si le nouveau premier ministre ne veut rien dévoiler de ses intentions avant d’avoir entendu toutes les doléances des forces politiques et syndicales, ses premiers pas à Matignon révèlent déjà l’ampleur de sa difficulté à rétablir un climat de confiance avec les partis et les partenaires sociaux, pour faire adopter un budget de compromis, d’ici à la date butoir du 31 décembre.
Jeudi 11 septembre, la CFDT a annoncé qu’elle rejetterait toute réouverture du conclave sur les retraites, une piste évoquée la veille par Sébastien Lecornu. Echaudée par l’inflexibilité de François Bayrou et du Medef, la centrale réformiste exige la suspension de la réforme Borne, qui recule l’âge de départ à 64 ans. « On ne construit pas des solutions solides sur un bilan aussi fragile qu’un conclave qui a échoué », défend la CFDT, dans un communiqué. De leur côté, les oppositions de gauche et d’extrême droite redoublent leurs menaces de censure et même de destitution, à l’encontre d’un pouvoir exécutif qui a les apparences de la continuité mais qui promet des changements majeurs « sur la forme » comme « sur le fond ».
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