Le premier ministre, Sébastien Lecornu, au centre de santé départemental de Mâcon, le 13 septembre 2025.

Un premier déplacement sur le thème de la santé, suivi d’un entretien à la presse quotidienne régionale… En se pliant aux figures imposées de la communication primo ministérielle, samedi 13 septembre, le nouveau locataire de Matignon, Sébastien Lecornu, s’est exposé aux vents contraires – politique, budgétaire et social –, qui caractérisent ses premiers pas à Matignon. Pour s’y maintenir, l’ancien ministre des armées trace une voie étroite. « Je ne veux ni instabilité, ni immobilisme » professe-t-il.

Le chef du gouvernement revendique surtout sa différence avec son prédécesseur, François Bayrou. Tout un symbole, le nouveau locataire de Matignon a annoncé renoncer à la suppression des deux jours fériés, mesure emblématique du plan budgétaire de son aîné centriste. « Je souhaite que l’on épargne celles et ceux qui travaillent », acte désormais M. Lecornu.

C’est sans doute oublier que la genèse de cette mesure qui fut fatale à François Bayrou s’est écrite lors d’un conseil de défense le 7 juillet. C’est le président de la République, Emmanuel Macron, lui-même qui, au cours de ce huis clos, a proposé au Béarnais de supprimer deux jours fériés, pour couvrir notamment les 3,5 milliards d’euros de dépenses supplémentaires dans la défense, prévues pour 2026. « Je les prends dans le budget ! », s’était alors empressé d’accepter le centriste, qui avait ensuite suggéré de viser le lundi de Pâques et le 8-Mai. Face au tollé général, le démocrate chrétien n’aura eu de cesse de déplorer jusqu’à sa chute que le débat sur son plan d’efforts de 44 milliards d’euros ait été cannibalisé par ce dessein présidentiel qu’il avait pourtant adoubé.

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