La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, à Paris, le 8 septembre 2025.

13 décembre 2024. Marine Le Pen déambule entre les chalets du marché de Noël d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Sourire en coin, la cheffe de file de l’extrême droite veut croire ce soir-là que son influence a joué, quelques heures plus tôt, dans la nomination de François Bayrou comme chef du gouvernement : « Je pense qu’Emmanuel Macron a toujours conservé en tête que ceux qui pouvaient éviter la censure [du futur premier ministre] étaient les élus du Rassemblement national [RN]. » La sentence tombée, elle avait rappelé quelles étaient ses préférences pour Matignon : « [François] Bayrou ou [Sébastien] Lecornu : les deux correspondent aux demandes du RN », soucieux à l’époque d’obtenir un interlocuteur plus accessible que Michel Barnier, premier ministre de septembre à décembre 2024.

Neuf mois plus tard, le parti lepéniste a provoqué – avec la gauche – la chute du premier, lundi 8 septembre, auquel a succédé le second, dès mardi. Acculé par l’instabilité parlementaire et les crises gouvernementales à répétition, Emmanuel Macron a choisi pour sauver son second mandat son fidèle le plus compatible avec le RN. Celui, en tout cas, qui a le moins suscité l’hostilité du parti d’extrême droite au cours des dernières années. Une indulgence, encore évoquée le matin même par un cadre du mouvement, balayée sitôt le communiqué de l’Elysée publié.

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