• L’Élysée a annoncé, ce vendredi soir, renommer Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre.
  • Le chef du gouvernement aura « carte blanche », selon l’entourage du président.
  • Dans la classe politique, les réactions sont partagées.

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Sébastien Lecornu reconduit à Matignon par Emmanuel Macron

Il accepte « par devoir ». Une semaine après sa démission surprise (nouvelle fenêtre), et 48h après la fin de sa mission de consultation auprès des différentes forces politiques du pays, Sébastien Lecornu a été renommé au poste de Premier ministre par Emmanuel Macron. Selon l’entourage du président, le Premier ministre aura « carte blanche » pour la formation de son gouvernement qu’il souhaitait, mercredi lors de son interview sur France 2 (nouvelle fenêtre), « déconnecté des ambitions présidentielles » de 2027. 

Cette annonce, effectuée juste après 22h, a été rapidement saluée par les membres du camp présidentiel. La ministre démissionnaire de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, a ainsi rapidement félicité Sébastien Lecornu (nouvelle fenêtre) lui réitérant ses « vœux de succès face aux défis majeurs du pays ». De son côté, la ministre démissionnaire du Travail, Catherine Vautrin, a assuré que le Premier ministre avait « toute [sa] confiance pour répondre aux attentes de nos compatriotes et retrouver la stabilité dont notre pays a tant besoin ». 

Philippe Tabarot, ministre des Transports démissionnaire et membre des Républicains, salue également cette reconduction, « seul choix possible ». Concernant la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet a pris « acte de la reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon », assurant que « depuis déjà des semaines, l’Assemblée nationale est en ordre de marche, prête à jouer pleinement son rôle : débattre, contrôler, voter. Place au travail. Il est temps ! »

Le RN et LFI promettent la censure

Chez Horizons, le porte-parole Xavier Albertini a apporté le « soutien » du parti centriste à Sébastien Lecornu « avec la possibilité de discuter sur un certain nombre de sujets ». « Il est nécessaire de trouver des logiques de compromis », a-t-il ajouté.

À gauche, les réactions sont, sans surprise, bien plus mitigées. La secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, s’est contentée d’un « incroyable » (nouvelle fenêtre) sur X avant de dénoncer « un pays au bord de la crise de nerf » sur LCI. Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, a de son côté estimé que « jamais un président n’aura voulu autant gouverner par le dégoût et la colère. Lecornu, démissionné lundi, est de nouveau nommé par Macron vendredi ». Et la députée d’estimer que (nouvelle fenêtre) « Macron repousse misérablement l’inévitable : son départ » avant d’annoncer le dépôt d’une nouvelle motion de censure « immédiate » et d’une motion de destitution du président.

Une information confirmée par le coordinateur national de la France insoumise et député, Manuel Bompard, qui fustige par ailleurs sur X (nouvelle fenêtre), la « tour d’ivoire » d’Emmanuel Macron et « un nouveau bras d’honneur aux Français ». Quand Jean-Luc Mélenchon ironise sur « chaque tour du manège »« le pompon reste au même endroit ». Du côté du Parti communiste français, Fabien Roussel fustige un « choix inacceptable. Encore », estimant qu’Emmanuel Macron est « complètement coupé du peuple ». 

Côté PS, le secrétaire général du parti, Pierre Jouvet, a assuré que le Parti socialiste n’avait « aucun deal » avec Sébastien Lecornu sur une non-censure, ni « aucune assurance, ni garantie ».

Les réactions se sont multipliées également à droite de l’échiquier. Chez les Républicains, le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, ne participera pas au gouvernement Lecornu 2, mais le parti n’aurait pas acté de refus de principe si d’autres personnalités souhaitaient y prendre part. Une réunion des parlementaires LR soit se tenir samedi matin à 8h30 avant un bureau politique à 11h.

Du côté de l’extrême droite, Éric Ciotti, président de l’Union des droites pour la République (UDR) et député des Alpes-Maritimes, a simplement écrit un « censure » sur son compte X. Jordan Bardella a, de son côté, assuré que le RN censurerait « immédiatement » cet « attelage sans aucun avenir, dont l’unique raison d’être est la peur de la dissolution, c’est-à-dire du peuple ».  

« Le gouvernement Lecornu II, nommé par un Emmanuel Macron plus que jamais isolé et déconnecté à l’Élysée, est une mauvaise plaisanterie, une honte démocratique et une humiliation pour les Français », estime encore le président du Rassemblement national quand Marine Le Pen, patronne des députés RN à l’Assemblée nationale estime que « les manœuvres continuent, la censure, par conséquent, s’impose et la dissolution est plus que jamais incontournable ». 

A.B.

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