Le 2 septembre, une assistante maternelle de Criquetot-l’Esneval a effectué un signalement pour dénoncer le comportement d’une de ses collègues.
Une caméra a été installée dans les locaux et a révélé des manipulations brusques de la mise en cause sur les enfants.
Celle-ci s’est vue retirer son agrément et plusieurs plaintes ont été déposées.

L’affaire est révélée deux jours après la sortie du livre Les Ogres, qui dénonce les dérives des crèches privées. Ce vendredi 20 septembre, le parquet du Havre (Seine-Maritime) annonce qu’une assistante maternelle a effectué un signalement le 2 septembre dernier aux autorités administratives pour dénoncer « les pratiques inappropriées » d’une de ses collègues au sein de « La Tanière des Louveteaux », maison commune d’assistantes maternelles située à Criquetot-l’Esneval et qu’elles avaient créée, avec une troisième assistante maternelle, en 2020. 

Alerté de ces faits, le parquet du tribunal judiciaire du Havre a ouvert immédiatement une enquête et l’a confiée à la gendarmerie. Les enquêteurs ont eu vite fait de mener leurs investigations grâce, notamment, à des images extraite d’une caméra qui leur ont été fournies. 

Une caméra installée près des lits des enfants

En effet, gênée par la manière dont leur collègue prenait en charge les enfants qui lui étaient confiés, l’assistante maternelle qui a réalisé le signalement avait décidé d’installer une caméra près des lits des enfants, âgés de 0 à 6 ans, afin de filmer les agissements de sa collègue. 

Selon le parquet du Havre, ces « enregistrements montrent des manipulations brusques et dangereuses des enfants ». Les deux collègues de la personne mise en cause rapportent également des « punitions inadaptées, des privations et des comportements dénigrants » mais reconnaissent « toutefois l’absence de coups portés aux enfants ». Le parquet n’a, pour l’heure, pas apporté davantage de détails.

Informés de la situation, les parents de plusieurs enfants gardés dans cette structure, décrite sur son site comme un lieu »avec un grand jardin », « composée de trois chambres », ont décidé de porter plainte. 

Mercredi 18 septembre, la mise en cause a été placée en garde à vue des chefs de « violence sans incapacité sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité » et « harcèlement moral dans le cadre du travail ». Cette dernière infraction faisant suite à une plainte déposée par la collègue ayant installé la caméra.

Face aux enquêteurs, l’assistante maternelle a « nié toute maltraitance envers les enfants dont elle avait la charge et a justifié les gestes brusques observés sur les vidéos par la pression exercée par ses collègues et par sa petite taille, qui rendait difficile la manipulation des enfants dans leurs berceaux ». Sa garde à vue a été levée sans prolongation. 

Les enfants gardés, « trop jeunes« , n’ont pu être entendus, précise le ministère public.

« En raison des soupçons de maltraitance, l’agrément de l’assistante maternelle mise en cause avait été immédiatement suspendu par le département », informe le parquet, qui précise que « l’enquête se poursuit ».


A.S

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