Bonjour,
Merci pour votre travail sur le sujet.
On tient le décompte des morts dans les bombardements.. a-t-on une quelconque estimation des morts « indirectes » causées par le conflit? Morts faute de soin, morts dues à la dénutrition, à l’insalubrité… autrement dit, a-t-on des chiffres sur la surmortalité par rapport à la normale?

CaroB

Pour parvenir à cette estimation, les auteurs du texte s’étaient appuyés sur un ratio de quatre morts indirectes pour chaque mort directe. Un rapport sur le coût des guerres, publié en 2008 par le secrétariat général de la déclaration de Genève, soulignait que, dans la majorité des conflits ayant eu lieu depuis le début des années 1990, le nombre de morts indirectes était de trois à quinze fois supérieur au nombre de morts directes.

En février 2025, une autre note publiée dans The Lancet avance qu’entre 55 298 et 78 525 morts ont été causées par des lésions traumatiques entre le 7 octobre 2023 et le 30 juin 2024, s’arrêtant sur le chiffre de 64 260, soit un bilan du ministère de la santé de la bande de Gaza, administrée par le Hamas, sous-estimé à 41 %. Ce chiffre représente 2,9 % de la population de Gaza avant la guerre, « soit environ un habitant sur 35 », selon l’étude.

Les chercheurs ont employé une méthode qui s’appuie sur trois listes : celle que fournit le ministère de la santé, comprenant les corps identifiés dans les hôpitaux ou les morgues, celle qui est issue d’une enquête en ligne lancée par le ministère de la santé et celle de notices nécrologiques publiées sur des réseaux sociaux, comme X, Instagram, Facebook ou WhatsApp, lorsque l’identité du défunt a pu être vérifiée.

Ce bilan ne concerne que les morts dues à des lésions traumatiques et n’inclut donc pas les morts indirectes, telles que celles qui sont dues au manque de soins ou de nourriture, ni les milliers de disparus qu’on pense enterrés sous les décombres.

Le dernier bilan du ministère de la santé de la bande de Gaza, administrée par le Hamas, rapporte que 53 762 personnes sont mortes, en majorité des civils. Ces données sont jugées fiables par l’ONU.

Seize morts et des dizaines de blessés à la suite des attaques israéliennes de la nuit, annonce la défensive civile de Gaza

Plusieurs attaques israéliennes dans plusieurs zones de la bande de Gaza, au cours de la nuit, ont tué seize personnes, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Mohammed Al-Moughayyir, un responsable de la défensive civile de Gaza, une organisation de premiers secours.

Il a mentionné aussi « des dizaines de blessés » dans ces attaques, qui ont touché des habitations dans le centre et dans le sud de l’enclave.

Le patron de l’OMS demande à Israël de « faire preuve de pitié »

Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a exhorté Israël à mettre fin immédiatement à la guerre dans la bande de Gaza.

« Un appel en faveur de la paix est en réalité dans le meilleur intérêt d’Israël lui-même. Je sens que la guerre nuit à Israël lui-même et qu’elle n’apportera pas de solution durable », a déclaré M. Tedros, jeudi, à Genève, à l’occasion de l’Assemblée mondiale de la santé.

« Je vous demande de faire preuve de pitié. Ce serait bon pour vous et bon pour les Palestiniens. Ce serait bon pour l’humanité », a-t-il déclaré à l’attention de l’Etat hébreu.

« Il est injuste de faire de la nourriture une arme. Il est vraiment injuste de faire du matériel médical une arme », a lancé le patron de l’OMS, alors que le territoire palestinien fait face à un blocus total depuis plus de deux mois et demi.

Quelque 2,1 millions de personnes à Gaza se trouvent « en danger de mort imminente », d’après le directeur chargé des urgences sanitaires pour l’OMS, Michael Ryan. « Nous devons mettre fin à la famine, nous devons libérer tous les otages [enlevés le 7 octobre 2023 en Israël par le Hamas] et nous devons réapprovisionner et remettre le système de santé sur pied », a-t-il appelé.

« Au moins 94 % de tous les hôpitaux de la bande de Gaza sont endommagés ou détruits », décrit un communiqué de l’agence onusienne, et le nord du territoire est privé de « presque toutes » ses infrastructures sanitaires. « La destruction est systématique. Les hôpitaux sont remis en état et réapprovisionnés, pour être à nouveau exposés aux hostilités ou attaqués. Ce cycle destructeur doit cesser. »

Ce qu’il faut retenir jeudi 22 mai, à 22 h 45

  • Israël a appelé jeudi à de nouvelles évacuations dans le nord de la bande de Gaza, où il a poursuivi ses bombardements, fustigeant les critiques internationales croissantes sur l’intensification de son offensive dans le territoire palestinien.
  • La Défense civile locale a fait état de 52 personnes tuées par des bombardements israéliens dans la journée de jeudi à travers le territoire palestinien.
  • Benjamin Nétanyahou a accusé jeudi soir Paris, Londres et Ottawa d’encourager « les meurtriers de masse du Hamas » à combattre, après la dénonciation par les trois capitales des « actions scandaleuses » de son gouvernement à Gaza.
  • Le Programme alimentaire mondial a annoncé qu’une « poignée de boulangeries » gazaouies avaient repris leur activité. Un « petit nombre » des quelque 90 camions de l’ONU ayant pu mercredi pour la première fois depuis début mars livrer de l’aide humanitaire à Gaza ont été « interceptés » par des habitants menacés par la famine, a par ailleurs annoncé jeudi un porte-parole de l’ONU. « Nous comprenons qu’un petit nombre de camions transportant de la farine ont été interceptés par des habitants et leur cargaison retirée », a déclaré Stéphane Dujarric, n’utilisant pas le mot de « pillage ».
  • L’armée israélienne a appelé jeudi les habitants d’un quartier de Toul (📍), dans le sud du Liban, à évacuer avant une frappe contre un bâtiment appartenant, selon elle, au Hezbollah. « L’ennemi israélien a mené un raid ciblant le bâtiment à Toul, après une frappe de sommation », a déclaré de son côté l’Agence nationale de l’information libanaise (NNA).

Le 22/05 à 20:42 Israël

Benyamin Nétanyahou défie la justice et annonce son choix pour le chef du Shin Bet : un processus de nomination « vicié », selon la procureure générale

Selon un communiqué de son bureau, le premier ministre israélien a annoncé jeudi soir avoir choisi le général de division David Zini comme prochain chef de l’Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet), défiant l’interdit que lui avait signifié la veille la procureure générale de l’Etat. Gali Baharav-Miara a réagi jeudi en dénonçant un processus de nomination « vicié » ; et le chef de l’opposition a lui appelé le général Zini à refuser le poste de chef du Shin Bet. Contre sa nomination également, une ONG a annoncé dans la foulée déposer un recours à la Cour suprême.

Benyamin Nétanyahou accuse Paris, Londres et Ottawa d’encourager « les meurtriers de masse du Hamas »

Avec ce communiqué, « ces trois dirigeants ont dit en réalité qu’ils veulent que le Hamas reste au pouvoir », a ajouté le premier ministre israélien.

Ils « pensent peut-être qu’ils font avancer la paix. Mais non. Ils sont en train d’encourager le Hamas à continuer de se battre pour toujours » et « ils leur donnent l’espoir d’établir un deuxième Etat palestinien à partir duquel le Hamas cherchera une nouvelle fois à détruire l’Etat juif », ajoute-t-il.

Le 22/05 à 19:48 Bande de Gaza

Quelques camions d’aide humanitaire « interceptés », selon l’ONU

« Nous comprenons qu’un petit nombre de camions transportant de la farine ont été interceptés par des habitants et leur cargaison retirée », a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, n’utilisant pas le mot de « pillage ».

« Autant que je sache, ce n’était pas un acte criminel avec des hommes armés, c’était ce que j’ai parfois décrit comme de l’autodistribution, ce qui reflète le niveau élevé d’angoisse des habitants de Gaza qui ne savent pas quand la prochaine livraison d’aide humanitaire aura lieu », a-t-il insisté.

« Environ 90 camions » transportant notamment de la nourriture pour bébé, de la farine et des médicaments ont pu mercredi quitter Kerem Shalom pour rejoindre « plusieurs destinations dans Gaza », selon l’ONU.

Un camion transportant de l’aide humanitaire traverse le point de passage de Kerem Shalom, entre le sud d’Israël et la bande de Gaza, le 22 mai 2025.
Un employé d’une boulangerie à Deir Al-Balah, au centre de la bande de Gaza, après qu’Israël a autorisé l’entrée d’une aide humanitaire sur le territoire, le 22 mai 2025.
Un employé d’une boulangerie à Deir Al-Balah, au centre de la bande de Gaza, après qu’Israël a autorisé l’entrée d’une aide humanitaire sur le territoire, le 22 mai 2025.

Jeudi vers 16 heures (à Gaza), aucun autre convoi n’avait quitté Kerem Shalom, a par ailleurs ajouté Stéphane Dujarric. « La cargaison d’hier est limitée en quantité et loin d’être suffisante pour répondre à l’ampleur (des besoins) des 2,1 millions d’habitants de Gaza », a-t-il insisté, notant d’autre part que l’entrée d’autres types de biens comme les aliments frais, les produits d’hygiène ou le carburant n’était toujours pas permise.

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