• Célia Oneto Bensaid
    Sparklight

Marie Jaëll : Concerto pour piano n° 1. Franz Liszt : Méphisto-Valse n° 3, Concerto pour piano n° 1. Célia Oneto Bensaid (piano), Orchestre national Avignon-Provence, Debora Waldman (direction).

Pochette de l’album « Sparklight », de Célia Oneto Bensaid.

Après avoir enregistré, en 2022, la dernière grande œuvre de Marie Jaëll (un ensemble de pièces inspirées de Dante), Célia Oneto Bensaid s’attaque à une partition écrite à l’âge de 33 ans. Très technique, à la limite de l’exercice de virtuosité dans les mouvements extrêmes, le Concerto pour piano n° 1, de Marie Jaëll (1846-1925), témoigne toutefois d’une libre expression dans un cadre rhapsodique (« Allegro » initial) ou lyrique (« Adagio » central) qui ne manque pas d’attrait. Paradoxalement, c’est moins Franz Liszt, dont la musicienne était extrêmement proche, que Johannes Brahms qui vient à l’esprit pour la partie orchestrale. La comparaison est d’autant plus aisée que le Concerto n° 1 de son mentor figure au programme. Si Debora Waldman en donne une lecture inégale, à la tête d’une formation avignonnaise peu homogène (jolis cuivres mais bois assez frustes), Célia Oneto Bensaid y affiche une aisance impressionnante. « Suggérer une autre création à travers la sienne », tel était, selon Marie Jaëll, le but de Liszt. La jeune pianiste à la personnalité affirmée l’atteint aussi bien dans le concerto que dans une Méphisto-Valse n° 3 d’anthologie. Pierre Gervasoni

NoMadMusic/PIAS.

  • Ludmila Berlinskaya et Arthur Ancelle
    Passage secret

Jeux d’enfants, op. 22, de Bizet. Petite suite, L. 65, de Debussy. Dolly Suite, op. 56, de Fauré. Ma mère l’oye, M. 60, de Ravel. Feuille d’images, de Louis Aubert. Avec Ludmila Berlinskaya et Arthur Ancelle (piano).

Les pianistes n’en finissent jamais de retomber en enfance, surtout quand les partitions qui les y invitent sortent de la plume de Bizet, Debussy, Fauré ou Ravel. Assorti à la ville comme à la scène, le duo formé par Ludmila Berlinskaya et Arthur Ancelle s’est déjà illustré dans des répertoires plus rares au long de huit gravures pour le label Melodiya. S’il s’adonne aujourd’hui aux joies de partitions bien plus repérables, c’est dans la jubilatoire optique d’en partager les entêtants sortilèges. Que ce soit dans l’optique ludique des Jeux d’enfants, de Bizet, ou celle plus poétique de la Petite suite, de Debussy, les deux compères donnant au livresque Ravel de Ma mère l’oye son content d’imaginaire et de volupté, tandis que Fauré épanche dans Dolly de tendres confidences distillées parfois du bout des doigts. La découverte du cycle Feuille d’images, de Louis Aubert, apporte à l’album une salutaire fenêtre sur la liberté. Finesse, homogénéité, libre imagination parcourent ces pages à quatre mains, dont l’éternelle fraîcheur doit autant au toucher qu’au cœur de qui les joue. Marie-Aude Roux

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