D’après le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andrii Sybiha, « le Kremlin prépare des frappes contre des installations nucléaires » d’ici à décembre.
Ces attaques viseraient avant tout des infrastructures permettant d’acheminer de l’électricité vers l’ensemble du réseau.
L’objectif ? Priver les Ukrainiens d’énergie durant l’hiver.

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Zaporijia : la centrale nucléaire ukrainienne cristallise les tensions

La Russie accentue sa menace sur les infrastructures nucléaires ukrainiennes. Dans une série de messages publiée sur le réseau social X, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andrii Sybiha a alerté sur le risque de « frappes » préparée par le Kremlin contre plusieurs sites liés à l’énergie nucléaire dans le pays. Quels équipements seraient précisément visés ? « Il s’agit notamment des dispositifs de distribution ouverts des centrales nucléaires et des sous-stations de transmission« , explique le responsable. 

Concrètement, l’objectif pour la Russie serait donc avant tout de mettre à mal le réseau d’acheminement d’électricité via ces bombardements ciblés. Des attaques qui auraient lieu « avant le 1ᵉʳ décembre et l’arrivée de l’hiver« , précise Thomas Misrachi, envoyé spécial de LCI en Ukraine, dont l’intervention est à retrouver en vidéo en tête de cet article. Si ces frappes se confirmaient, Kiev se retrouvait alors démuni au niveau énergétique. Le pays a en effet déjà perdu les deux tiers de sa capacité de production en la matière.

Une volonté de « couper l’électricité en Ukraine »

La stratégie russe pourrait donc cibler ces infrastructures afin de « couper l’électricité en Ukraine« , explique sur LCI Ulrich Bonnat, consultant en géopolitique et auteur du livre « La guerre hybride en Ukraine, quelles perspectives ? ». Après avoir déjà touché d’autres moyens de production électrique en Ukraine, comme des barrages hydroélectriques, le Kremlin s’attaquerait cette fois à « la dernière source d’alimentation électrique« , rappelle le spécialiste. Alors que les températures dans la région peuvent parfois être très rudes au plein cœur de l’hiver, l’attaque de ces sites d’acheminement pourrait avoir d’importantes répercussions jusque dans les foyers ukrainiens, pour se chauffer par exemple. 

Mais, au-delà de la question énergétique, le ministre Andrii Sybiha met aussi en garde contre le « risque élevé d’accident nucléaire » aux « conséquences mondiales » induit par ces potentielles frappes. « Les services spéciaux ukrainiens ont déjà transmis les informations pertinentes à leurs partenaires, ajoute le dirigeant ukrainien. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a également été informée. » L’instance internationale, en charge de contrôler les installations nucléaires, a régulièrement visité la centrale nucléaire de Zaporijia, site occupé par la Russie depuis mars 2022. Sans causer pour le moment d’accidents, les nombreux échanges d’obus aux abords de ses réacteurs, aujourd’hui éteints, ont suscité ces derniers mois d’importantes inquiétudes sur la sécurité nucléaire.

Le directeur de l’AIEA, Rafael Grossi, avait également mis en garde fin août contre les risques nucléaires aux alentours de la centrale de Koursk, en Russie, où se déroulaient des combats entre armées ukrainiennes et russes. « Les centrales nucléaires ne peuvent jamais être une cible légitime dans un conflit armé« , avait-il ainsi rappelé. 


T.A.

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