- Une nouvelle étude suggère que la taille du cerveau humain serait liée… à la taille du pouce.
- Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont comparé l’évolution de la taille des doigts de 94 espèces différentes.
- L’intelligence serait donc liée à ce qu’on a dans la tête, mais aussi aux gestes qu’on réalise.
Pour de nombreux individus, l’intelligence d’une personne se mesure uniquement grâce à ce qu’elle a dans la tête. Pourtant, une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’université de Reading suggère que la taille du cerveau n’est pas le seul indicateur. Selon les scientifiques, on pourrait en effet avoir des informations sur l’intelligence d’une personne ou d’une espèce vivante en regardant… la taille de son pouce. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié pas moins de 94 espèces de primates, vivantes et fossiles, en comparant la taille de leur cerveau ainsi que la taille de leur doigt. Et le constat est sans appel : plus le pouce est long et plus le cerveau est grand.
Pourquoi le pouce pourrait-il être un indicateur d’intelligence ?
Ce résultat bouleverse donc complètement la vision que l’on avait, à savoir que le cerveau dirigeait à lui seul l’évolution de nos gestes. En réalité, nos mouvements et notre manière de manipuler le monde pourraient avoir eu des effets sur l’évolution de notre cerveau et donc de notre intelligence. « Nos résultats montrent que, chez les primates, l’évolution des mains et celle du cerveau se sont toujours accompagnées, avec une trajectoire particulière chez les humains qui ont des pouces plus longs et un cerveau plus grand »
, indiquent les auteurs de l’étude, avant d’ajouter : « Le développement des mains et du cerveau se sont renforcés mutuellement, au lieu d’évoluer séparément. »
Un lien entre les mouvements fins et l’intelligence ?
Au cours de leur étude, les scientifiques se sont principalement penchés sur le pouce des espèces observées. Et pour cause : ce doigt est un excellent indicateur pour mesurer la dextérité d’une espèce. Les sujets avec des pouces longs avaient donc un néocortex – une partie du cerveau qui est impliquée dans la coordination et la planification des gestes fins – plus développé que les autres. « Nos résultats soutiennent l’idée que les défis cognitifs liés aux gestes habiles, comme fabriquer et utiliser des outils, ont favorisé la croissance du cerveau pendant l’évolution humaine »
, poursuivent les chercheurs. Les capacités cognitives d’une espèce seraient donc différentes en fonction de ses mouvements et de ses aptitudes à réaliser des gestes fins et précis. Un cercle vertueux, bénéfique au cerveau, se mettrait ainsi en place entre la réflexion, l’intelligence et les mouvements.