Ce mercredi 13 novembre, les projections des médias américains annonçaient la victoire des républicains à la Chambre des représentants.
Cela permet à Donald Trump d’avoir un Congrès totalement acquis à sa cause, en plus d’une Cour suprême à majorité conservatrice.
Si le président américain aura donc les mains libres pour faire appliquer sa politique, les États-Unis restent une démocratie avec des contre-pouvoirs.

Suivez la couverture complète

Élection présidentielle américaine

Au sortir de ces élections américaines, le rouge, couleur du Parti républicain, est dominant sur les cartes des projections des médias américains . Après avoir réélu Donald Trump à la tête du pays , les citoyens et citoyennes des États-Unis lui ont donné la majorité au Sénat et à la Chambre des représentants . Le président américain pourra donc compter sur un Congrès acquis à sa cause, facilitant la mise en place de sa politique.

Une démocratie protégée par la Constitution

Donald Trump est d’autant plus aidé qu’il peut compter sur une Cour suprême dite partisane , dont la majorité est conservatrice. « Ce fut rarement le cas dans l’histoire des États-Unis, où la Cour suprême a une légitimité très forte, qui est justement dû au fait que les juges sont avant tout des juges. Donc, on peut s’inquiéter de la situation », reconnaît auprès de TF1info Sébastien Roux, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des États-Unis contemporains.

Pour autant, les États-Unis restent une démocratie, avec des contre-pouvoirs et une Constitution qui empêche le président américain de faire ce qu’il veut. « Il reste contraint par la Constitution qui prévoit un pouvoir pour le président relativement faible, paradoxalement, alors que c’est un régime présidentiel », souligne le chercheur. Juges et procureurs restent indépendants et vigilants à ce que Donald Trump ne dépasse pas ses prérogatives.

Par ailleurs, les États-Unis étant un État fédéral, il existe dans ce pays tout un mille-feuille législatif qui permet de partager le pouvoir exécutif. « Les gouverneurs ont du pouvoir, les assemblées, les parlements d’États ont du pouvoir également. Si on descend d’un cran, ça va être au niveau des comtés, au niveau des mairies, etc… Et les États-Unis sont un pays où on vote beaucoup », rappelle ainsi Sébastien Roux.

En cas de vote d’une loi par le Congrès, à l’instar d’une interdiction nationale de l’avortement, la mobilisation de l’opposition et de la société civile peut également avoir encore un impact. « Sur un plan purement théorique, c’est envisageable que l’interdiction de l’avortement soit votée. Après, les États-Unis restent une démocratie. Les gens se mobilisent, il y a des manifestations, il y a une presse libre, il y a une culture politique importante, c’est le pays au monde où il y a le plus d’intellectuels. Ce n’est pas parce que Trump a gagné qu’il n’y a plus de démocrates », insiste encore le chercheur.

Cet « alignement des planètes » en termes de majorité au Congrès pourrait par ailleurs ne pas durer. Des élections de mi-mandat sont effectivement organisées dans deux ans. En cas de victoire des démocrates, elles pourraient faire basculer la majorité dans les deux chambres du Congrès, rendant plus difficile l’application de la politique voulue par le président américain. Lors de sa première présidence, Donald Trump avait ainsi perdu sa majorité à la Chambre des représentants, lors des élections de mi-mandat, en 2018, les démocrates bénéficiant d’une « vague bleue » significative.


Aurélie LOEK

Partager
Exit mobile version