Chez les personnes anxieuses, TDAH ou hypersensibles, la sensibilité au rejet peut être très élevée.
La moindre critique, moquerie, blague, un rejet (réel ou perçu) peut provoquer une très grande douleur émotionnelle.
Pour surmonter cette sensibilité au rejet et préserver sa santé mentale, il est important de retrouver la conscience de soi, d’exprimer de la compassion pour soi-même.
La sensibilité au rejet se caractérise par une hypersensibilité aux critiques et moqueries, que celles-ci soient réelles ou perçues. Le rejet est particulièrement douloureux, même lorsqu’il est léger. Pour la psychologue Laura J. Petracek, elle est liée « à divers problèmes de santé mentale comme l’anxiété, la dépression et une faible estime de soi ». Chez les personnes anxieuses, qui ont déjà tendance à se juger, le besoin d’être accepté (et donc la peur d’être rejeté) est particulièrement intense. « Le problème des personnes sensibles au rejet n’est pas qu’elles sont réticentes au rejet, mais plutôt qu’elles se sont déjà rejetées elles-mêmes, et qu’elles cherchent donc des preuves que d’autres le font aussi« , explique Leslie Becker-Phelps. Dans un article publié dans Psychology Today (nouvelle fenêtre), elle livre quelques conseils pour dépasser cette sensibilité au rejet.
Explorer ses insécurités et développer la conscience de soi
Se sentir rejeté ou être effectivement victime de rejet de la part d’un ami, d’un partenaire ou d’un membre de sa famille est une expérience douloureuse. Chez les personnes présentant une sensibilité élevée, ce rejet peut développer des sentiments chroniques d’inadéquation, d’anxiété sociale, d’évitement ou d’isolement. Elle peut nuire à l’image de soi et accentuer la solitude. Pour les psychologues, la première étape pour dépasser cette peur et cette sensibilité commence par accroître la conscience de soi, afin de mieux apprécier les difficultés personnelles. Dans son livre Bouncing Back from Rejection, la psychologue Leslie Becker-Phelps propose de noter différentes phrases qui s’appliquent à vous. Vous sentez-vous en insécurité ? Dépendant d’une personne ? Vous sentez-vous seul ? Êtes-vous dans l’auto-critique, le dégoût de soi ou éprouvez-vous de la colère contre vos défauts ? La psychologue demande aussi d’étudier la relation avec les autres : essayez-vous « désespérément de prouver aux autres que vous en êtes digne » ? « Êtes-vous en colère contre les autres parce qu’ils ne sont pas aussi disponibles que vous pensez en avoir besoin, ou parce qu’ils ne vous aident pas à vous sentir mieux« .
Estime et thérapie cognitive
Cette prise de conscience permet d’explorer les insécurités et la peur du rejet. Pour la psychologue, « vous pourrez mieux les comprendre, ce qui vous ouvrira à l’empathie à leur égard. Par conséquent, vous développerez probablement de la compassion et de l’acceptation de soi ». Elle ajoute que « c’est ce processus de prise de conscience de soi pleine de compassion qui peut vous aider à guérir » tout en prévenant que le désir de ne pas être rejeté ne disparaîtra pas. Il existera toujours, mais la compassion que l’on éprouve pour soi-même, la conscience et la bienveillance que l’on s’autorise permettent de ne pas retourner contre soi-même une critique, une déclaration ou une moquerie entendue. « Avec une estime de soi profondément positive, vous ne vivrez plus dans la peur du rejet, ce qui vous permettra d’être plus confiant lorsque vous embrasserez vos relations« . Pour elle, il est important de se dire mentalement : « Ne le prends pas personnellement ».
D’autres moyens peuvent aider à dépasser ou à surmonter la sensibilité au rejet, comme les techniques cognitivo-comportementales. Effectuée en séance avec un thérapeute, la restructuration cognitive peut aider à « recadrer les pensées et les croyances négatives« , précise Laura J. Petracek à Psychology Today et de ce fait, réduit l’intensité des réactions. Elle rassure par ailleurs « la sensibilité au rejet peut avoir des effets profonds sur la santé mentale et les relations interpersonnelles, mais elle n’est pas insurmontable ».
