Des Serbes manifestent pour demander des élections, à Belgrade, le 1ᵉʳ septembre 2025.

Des milliers de Serbes ont défilé silencieusement dans les rues de Belgrade, lundi 1er septembre au soir, pour marquer les dix mois de l’accident mortel de Novi Sad et demander des élections, lors du premier grand rassemblement dans la capitale après les violences qui ont émaillé plusieurs manifestations en août. Depuis la chute, le 1er novembre 2024, de l’auvent en béton de la gare de Novi Sad, qui a fait 16 morts dont des enfants, la Serbie est secouée par un mouvement de contestation parmi les plus importants de son histoire.

Selon un décompte de la police, plus de 23 000 rassemblements ou blocages ont été organisés en dix mois – des petits rassemblements aux manifestations massives à Belgrade qui ont rassemblé des centaines de milliers de personnes. Les manifestants, emmenés par les étudiants qui ont pris la tête du mouvement, réclament justice et une enquête transparente sur l’effondrement de la gare, qui venait d’être rénové par un consortium d’entreprises chinoises, hongroise et française.

« Gain illégal »

Deux enquêtes ont été ouvertes, l’une sur les circonstances de l’accident et une autre sur le volet corruption du dossier. Dans le cadre de la seconde, le parquet pour le crime organisé de Belgrade a arrêté début août plusieurs personnes, dont un ancien ministre, soupçonnées d’avoir facilité un « gain illégal » de plus de 18 millions d’euros en faveur de deux entreprises chinoises en charge de la rénovation de la gare.

Depuis mai, les manifestants réclament aussi des élections anticipées, ce que le président Aleksandar Vucic (droite nationaliste), réélu en 2022 pour un mandat de cinq ans, refuse, dénonçant régulièrement un complot étranger visant à le renverser.

En grande majorité pacifiques, les manifestations ont été émaillées d’incidents violents plusieurs soirs de suite en août, lorsque des groupes de partisans du pouvoir, souvent masqués, s’en sont pris à des manifestants. Les deux camps se rejettent depuis la responsabilité des incidents.

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Le Monde avec AFP

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