La nouvelle devrait soulager les élus locaux, et confirme le souhait du nouveau premier ministre, Michel Barnier, d’apaiser les relations avec ces derniers, après sept années de tension avec Emmanuel Macron. Alors que le président-directeur général du groupe La Poste, Philippe Wahl, avait ébruité, vendredi 27 septembre, en marge du Congrès des maires ruraux, le souhait de l’Etat d’amputer de 50 millions d’euros, dès cette année, sa part dans le fonds qui finance les agences postales accueillies par les communes et les points relais commerçants, l’entourage de Matignon a assuré au Monde, vendredi 4 octobre, que cette part de l’Etat serait finalement maintenue. Cela pour l’année 2024 mais aussi pour 2025 et 2026.
« Le premier ministre Michel Barnier a effectivement dit qu’il était sensible à la présence des services publics au plus près des citoyens. La continuité de la mission d’aménagement des territoires de La Poste sera donc assurée et le nécessaire sera fait dans le projet de loi de finances à l’occasion de la discussion parlementaire », déclare l’entourage du premier ministre, sans donner davantage de précisions à ce stade.
De son côté, la direction de La Poste confirme avoir été informée du dépôt d’un amendement au projet de loi de finances 2025, désormais bouclé, pour revenir sur cette décision de coupe budgétaire dont elle avait eu connaissance cet été.
Le coup de rabot initialement envisagé par l’Etat – sous le gouvernement de Gabriel Attal – correspondait quasiment à la moitié de sa participation au sein de ce contrat dit de « présence postale territoriale » qui le lie avec La Poste et l’Association des maires de France (AMF) pour la période 2023-2025. Une annonce qui avait cueilli à froid les élus locaux, eux qui sont toujours extrêmement sensibles à la question de la présence des services publics sur leur commune. Au dire de M. Wahl, rapportés par l’Agence France-Presse et La Gazette des communes, la décision était déjà prise.
Le fonds finance 17 000 lieux offrant des services postaux (bureaux de poste, agences postales communales et intercommunales, relais postaux commerçants, espaces France Services, etc.) en milieu rural, dans les quartiers de la politique de la ville et dans les outre-mer. Cette obligation avait été imposée à La Poste, en vertu de sa mission de service public d’aménagement du territoire, par la loi de 2010 née de l’ouverture du secteur à la concurrence. L’objectif est de permettre à au moins 90 % des habitants d’accéder aux services postaux essentiels à moins de cinq kilomètres et vingt minutes en voiture de leur domicile.
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