L’autoroute A13, le 19 avril 2024.

Les renards et les écureuils ont semble-t-il été les premiers à s’y aventurer, avant d’être rapidement rejoints par une faune plus variée. Des retraités et de jeunes enfants à vélo ont paradé sur l’A13, ces dix derniers jours ; des adolescents en équilibre sur une roue se sont engouffrés dans le tunnel de Saint-Cloud ; quand d’autres, du même âge, jouaient avec l’écho de leur voix sur les parois. Des joggeurs ont évidemment profité de l’occasion pour courir sur le bitume, devenu soudainement désert.

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Cette parenthèse hors du temps, dont certaines scènes rappellent ces moments du confinement où des canards traversaient les rues de la capitale, vidées de toute voiture, est terminée. L’autoroute qui file vers la Normandie, dont le tronçon entre Vaucresson et le boulevard périphérique est totalement fermé à la circulation depuis le 18 avril, après l’apparition d’une fissure en travers de la chaussée, doit rouvrir en partie vendredi 10 mai. Dans un premier temps, seuls les véhicules légers, c’est-à-dire de moins de 3,5 tonnes, seront autorisés à emprunter une voie, dans le sens province-Paris. Des travaux de réfection de l’enrobé doivent encore être réalisés d’ici là.

Cette décision devrait permettre de soulager un peu les automobilistes qui empruntent habituellement cet axe – 70 000 véhicules par jour – pour se rendre au travail, rentrer chez eux ou partir en week-end, et qui, pendant quinze jours, ont dû trouver des alternatives.

De forts soupçons

Pour autant, ces derniers ne sont pas au bout de leurs peines. Les trois autres voies de circulation ne rouvriront vraisemblablement pas avant la fin du mois de juin, a annoncé la préfecture des Hauts-de-Seine, dans un communiqué publié mardi 7 mai. Le conseil départemental doit remettre en état une canalisation d’assainissement, de deux mètres de diamètre, qui passe sous la chaussée et sur laquelle des fissures préoccupantes ont été décelées.

Pour atteindre le cylindre situé à cinq mètres de profondeur, les équipes de chantier n’ont pas d’autre choix que de creuser une tranchée dans la chaussée. Ces travaux doivent débuter dès la semaine prochaine. Une fois réalisés, les services de la direction des routes d’Ile-de-France, donc de l’Etat, le gestionnaire de cette partie de l’autoroute, reprendront la main pour reconstituer la chaussée.

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Les causes de l’apparition de ces fissures ne sont pas encore formellement établies. Des expertises sont en cours. De forts soupçons pèsent sur le chantier du futur musée du Grand Siècle attenant dont certains travaux auraient pu faire légèrement bouger le mur de soutènement qui porte l’autoroute et la voie d’accès au domaine national de Saint-Cloud. Le week-end dernier, des travaux de remblai ont été réalisés à proximité de ce mur, là où plusieurs mètres cubes de terre avaient été décaissés pour réaliser les parkings et les sous-sols du musée.

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