Selon l’enquête annuelle réalisée par le ministère de l’Aménagement du territoire, 24% des Français sont des cyclistes réguliers et 30% prennent leur vélo de façon occasionnelle.
La pratique est en légère baisse et le taux d’équipement est de 0,46 vélo par foyer.
Dans l’Hexagone, la Bourgogne-Franche-Comté et le Grand Est comptent les pratiquants les plus assidus.
Ce mois-ci, des opérations de sensibilisation sont organisées sur tout le territoire à l’occasion de l’événement « mai à vélo ».

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Qui fait du vélo en France ? C’est à cette question que cherche à répondre, depuis maintenant deux ans, l’enquête nationale annuelle sur l’usage du vélo réalisée par l’institut CSA pour le compte du ministère de l’Aménagement du territoire (Direction générale des infrastructures, des transports et des mobilités et Délégation à la sécurité routière)*. 

Les résultats 2024 ont été publiés mardi, alors que se déroule partout en France l’événement « Mai à vélo », destiné « à promouvoir l’usage du vélo et à sensibiliser à la cohabitation dans l’espace public », entre les voitures, les cycles et les piétons, indique à TF1info sa présidente, Maria Jebli-Chedeville.

Selon cette enquête, l’usage du vélo reste relativement faible, et en légère baisse France par rapport à 2023 : seuls 35% des Français font du vélo au moins une fois par mois, contre 59% en Allemagne.

Dans le détail, 24% des Français sont des cyclistes réguliers (10% tous les jours ou presque ; 14% une ou plusieurs fois par semaine), 30% se déplacent occasionnellement à l’aide de ce mode de transport et 46% d’entre eux ne font pas de vélo. Une pratique en légère baisse donc : en 2023, 25% des Français étaient des cyclistes réguliers, 32% occasionnels et 43% ne faisaient pas de vélo.

En 2024, parmi les cyclistes réguliers, se trouvent davantage d’hommes (29%) que de femmes (20%). La proportion est en revanche identique pour les cyclistes occasionnels (30% chez les hommes et chez les femmes). 

36% des cyclistes réguliers ont entre 11 et 34 ans

La pratique séduit aussi davantage les jeunes : 36% des cyclistes réguliers ont entre 11 et 34 ans, contre 13% seulement des 65-85 ans. Et plutôt les CSP+ : ainsi, 42% sont chefs d’entreprise et uniquement 25% des ouvriers. Parmi les non-actifs, ce sont surtout les collégiens, lycéens et étudiants qui font du vélo régulièrement (34%), et peu les retraités (13%).

Parmi les régions où le vélo se pratique le plus, la Bourgogne-Franche-Comté arrive en tête, avec 27% de cyclistes réguliers, devant le Grand Est (27%) puis la région Auvergne-Rhône-Alpes (26%). Toutefois, si on additionne les cyclistes réguliers et occasionnels, c’est en Ile-de-France qu’il y a le plus d’adeptes (65%). C’est d’ailleurs la région qui compte le plus de cyclistes occasionnels (40%). 

Des trajets effectués plutôt durant la semaine

L’enquête montre également que l’on trouve davantage de cyclistes réguliers à Paris (39%) et dans les centres-villes des métropoles de plus de 500.000 habitants, mais aussi des grandes villes de plus de 100.000 habitants. À l’inverse, on trouve seulement 19% de cyclistes réguliers dans l’espace rural. 

Parmi les cyclistes réguliers, la plupart effectuent des trajets du lundi au vendredi, plutôt que les samedi-dimanche : ainsi, 2,8 trajets en moyenne les jours de la semaine, et 1,4 trajet le week-end, des chiffres stables par rapport à 2023. Cela se traduit en nombre de kilomètres effectués : 14,1 km en moyenne les jour de la semaine, 9,6 km le week-end. 

Là aussi, les plus jeunes font davantage de trajets : 4,5 trajets en moyenne par semaine pour les 11-17 ans, contre 3,8 trajets pour les 35-49 ans. 

Du vélo utile pour les jeunes, loisir pour les plus âgés

En revanche, chez les cyclistes réguliers, les plus âgés font presque autant de trajets que les jeunes (4,1 trajets en moyenne par semaine) et surtout, ils roulent plus longtemps : 32,9 km en moyenne pour les 65-85 ans contre 17,6 km en moyenne seulement pour les 11-17 ans. Cela s’explique par le motif de la pratique : chez les jeunes, et notamment les très jeunes, le vélo est utilisé pour se rendre à l’école, soit un trajet relativement court, quand les cyclistes réguliers les plus âgés pratiquent le vélo lors de sorties loisirs.

Parmi les cyclistes réguliers, et sans distinction d’âge, 29% d’entre eux parcourent de 0 à 3 km seulement ; et 4% font 101 km et plus. 

Pour quelles raisons les adeptes du vélo utilisent-ils leurs cycles ?

• 55% font du vélo pour faire du sport ou à l’occasion d’une promenade

• 28% pour aller faire des achats

• 23% pour se rendre à une activité (rendez-vous médical, sport, ciné, etc.)

• 17% pour les trajets domicile-travail

• 8% pour aller à l’école, collège, lycée et université

• 7% dans le cadre de leurs déplacements professionnels (livreurs, facteurs, vélo taxi)

0,46 vélo par personne en France contre 1,3 vélo aux Pays-Bas

La pratique semble aussi dépendre de la météo puisque seuls 32% des cyclistes font du vélo toute l’année. Durant l’été, ils sont 92% à prendre leur bicyclette contre seulement 34% durant l’hiver.

Et côté équipement ? Au total, 44% des foyers français possèdent au moins un vélo, dont 8,8% un vélo électrique. La France compte 1,28 vélo par foyer en moyenne, soit 0,46 vélo par personne. C’est relativement faible si l’on compare ce chiffre à celui des Pays-Bas, où la pratique du vélo est très répandue, avec 1,3 vélo en moyenne par personne. 

36% des cyclistes ne portent pas de casque

Au total, 36% des cyclistes disent ne pas porter de casque (contre 33% qui le portent systématiquement). Cette protection est moins utilisée en zone rurale et dans les petites et moyennes villes (40% des cyclistes n’en ont pas ou ne l’utilisent pas contre seulement 28% dans les grandes villes). 84% des adeptes du vélo disent respecter « toujours ou presque » les feux de signalisation (66% toujours, 18% presque toujours, 3% presque jamais).

Parmi les autres conduites à risque, se trouve l’utilisation du téléphone portable pour 7% des cyclistes, et d’un casque audio ou oreillettes pour 16% d’entre eux. Par ailleurs, 59% des cyclistes ne portent jamais de gilet de sécurité. Ils sont 24% à l’utiliser « toujours ou souvent » pendant la journée ; un chiffre qui passe à 35% des cyclistes la nuit.

« L’événement Mai à vélo doit permettre de sensibiliser aussi à ces questions de sécurité », précise sa présidente. « L’an dernier, le challenge lancé à cette occasion a permis de parcourir 9 millions de km en France.« 

Un rapport rendu public la semaine dernière, et qui avait été commandé par le gouvernement après le décès de Paul Varry le 15 octobre dernier à Paris, a formulé plusieurs recommandations pour améliorer la cohabitation sur la route. 

Parmi ces propositions : le développement des infrastructures cyclables, une évolution de l’examen du code de la route et du permis de conduire pour intégrer cette notion de « cohabitation », mais aussi la généralisation de la « vidéoverbalisation augmentée » assistée par intelligence artificielle pour verbaliser systématiquement « les comportements dommageables aux mobilités douces ».

Marianne ENAULT

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