Les géants chinois de l’e-commerce Shein et Temu sont dans le collimateur de l’Union européenne.
Les deux plateformes sont suspectées de ne pas respecter le droit sur la protection des consommateurs.
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Le 20H
Présence de plomb dans des articles de prêt-à-porter, composés chimiques nocifs dans des soins de beauté ou encore jouets dangereux. Les produits issus des plateformes chinoises d’e-commerce peuvent présenter des risques pour la santé. En un an, Shein et Temu, considérés comme les emblèmes des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, ont connu une progression fulgurante, multipliant par deux leurs ventes en Europe.
Mais ces deux géants chinois de l’e-commerce sont suspectés de ne pas agir suffisamment contre la vente de produits illégaux, potentiellement dangereux. L’Union européenne (UE) a donc décidé de hausser le ton. L’exécutif bruxellois a confirmé mercredi le lancement d’une enquête contre le vendeur de vêtements en ligne Shein (nouvelle fenêtre). La Commission européenne a également annoncé son intention d’imposer de nouvelles taxes sur les importations issues du commerce en ligne dans l’Union européenne. Depuis fin octobre, le site (nouvelle fenêtre)chinois d’e-commerce Temu (nouvelle fenêtre) est déjà sous le coup d’une enquête.
Les investigations seront menées en coordination avec le réseau de coopération en matière de protection des consommateurs (CPC), qui réunit les autorités compétentes des États membres de l’UE. En cas de violations avérées, Temu et Shein pourraient se voir infliger des amendes par la répression des fraudes, la DGCCRF. Contactée par une équipe de TF1 dans le reportage du 20H en tête de cet article, la plateforme se dit prête à collaborer. « Shein soutient toutes les initiatives visant à renforcer la confiance et la sécurité des consommateurs européens en ligne« , assure l’entreprise chinoise.
Un renforcement des contrôles aux frontières
Pour le moment, ces plateformes ne craignent pas grand-chose en commercialisant des produits contrefaits ou dangereux. « La responsabilité n’incombe pas à ces places de marché ni même aux marchands de ce qu’elles expédient. En fait, si un jour votre colis est pris par la Répression des fraudes (DGCCRF), c’est vous qui êtes responsable », rappelle auprès de TF1 Laëtitia Lamaria, analyste en e-commerce au sein du cabinet Butterfly agency. Bruxelles entend aussi renforcer les contrôles afin de s’assurer de la conformité des produits. Pas simple, quand on sait que plus de 12 millions de colis provenant de plateformes chinoises passent chaque jour les frontières européennes.
Pour financer ces inspections, l’Europe envisage d’imposer de nouvelles taxes sur les importations issues du commerce en ligne dans l’UE. Au risque toutefois de pénaliser les consommateurs. En réponse, Shein et Temu pourraient en effet répercuter cette éventuelle taxe sur le prix de leurs produits. « Ce ne peut pas être uniquement les consommateurs qui payent les coûts pour garantir la sécurité des produits« , défend Frithjof Michaelsen, en charge du numérique à l’association UFC-Que Choisir, dans le reportage du 20H de TF1. Le véritable enjeu se trouve donc du côté du consommateur, qui pourrait refuser de payer des taxes supplémentaires pour des produits de première nécessité.