Un supermarché à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, le 4 septembre 2023.

« C’est une arnaque ! Nous y mettons fin », a promis Bruno Le Maire, le ministre de l’économie et des finances. Le gouvernement va obliger les supermarchés à apposer une affichette alertant les consommateurs d’une réduction des quantités d’un produit à prix inchangé, a fait savoir le ministère de l’économie dans un communiqué publié vendredi 19 avril.

« A compter du 1er juillet, une affichette sera apposée à proximité du produit lorsque sa quantité diminue et que son prix reste inchangé ou augmente. C’est un pas important dans le combat que je mène pour la transparence qu’on doit aux consommateurs », a déclaré Olivia Grégoire, ministre déléguée au commerce, citée dans le communiqué. « L’indication devra en particulier préciser l’évolution du prix rapporté au poids, afin que le consommateur connaisse la vraie évolution du prix. Nous nous y étions engagés, nous le faisons », a de son côté déclaré M. Le Maire.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Consommation : avec l’inflation, la DGCCRF a été mobilisée pour contrôler les pratiques commerciales nuisant au pouvoir d’achat

Le ministère précise que « cette information devra être apportée par les distributeurs dans les grandes et moyennes surfaces, à proximité immédiate des produits concernés. Elle devra figurer dans ces magasins physiques durant les deux mois qui suivent la date de commercialisation des produits industriels alimentaires et non alimentaires ». Les boîtes de conserve, la lessive ou encore les bouteilles de soda sont concernées.

Les aliments vendus en vrac ne sont pas concernés

Les aliments vendus en vrac ne sont pas concernés ainsi que les produits « dont la quantité peut varier à la préparation (rayon traiteur par exemple) », y compris si le prix au kilo augmente. Par ailleurs, « les consommateurs ayant des doutes quant au prix à l’unité de mesure affiché en rayon sont également invités à le signaler via l’application ou le site internet SignalConso ».

La « shrinkflation » – du verbe anglais shrink, « rétrécir » – consiste, pour les fabricants de produits de grande consommation, agro-industriels ou distributeurs, à réduire les quantités des produits vendus plutôt que d’augmenter – trop – significativement les prix. Le distributeur Carrefour avait par exemple réduit drastiquement les quantités de ses légumes « premiers prix » pour rester sous un prix de 1 euro, rappelait en décembre le média 60 millions de consommateurs, évoquant le passage de trois à deux salades ou la réduction d’un tiers du filet de pommes de terre.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Moins de produit alimentaire pour le même prix : la « shrinkflation » en marche

« Si un décret sort, nous le respecterons et l’appliquerons, mais nous le regrettons », avait fait savoir en janvier le patron du quatrième distributeur français, Système U, Dominique Schelcher. « C’est l’industriel qui sait que son emballage a baissé, que la recette a été remise en cause », a-t-il dit, craignant « une perte de temps » pour les équipes en magasin.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu
Partager
Exit mobile version