À quelques jours de la journée mondiale de lutte contre le Sida, l’Onusida a présenté mardi son rapport annuel.
Des avancées notables sont mises en avant, à commencer par la baisse significative des nouvelles infections au VIH.
De nombreux efforts restent toutefois à fournir pour espérer en finir avec l’épidémie.

Dans son bilan annuel, publié mardi 26 novembre, l’agence Onusida des Nations unies a présenté (nouvelle fenêtre) un tableau globalement encourageant et mis en avant une baisse mondiale des infections et des décès. Il en ressort que la lutte contre le VIH et le sida progresse, même si à l’heure actuelle, une fin d’épidémie reste une perspective lointaine. 

L’Onusida souligne que les infections au virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ont atteint en 2023 leur plus bas niveau historique : elles sont estimées entre 1 et 1,7 million. Un chiffre qui fait écho à celui récemment publié dans la revue Lancet HIV, selon lequel dans les années 2010, le nombre de nouvelles infections a reculé d’un cinquième à travers le monde.

Plusieurs motifs d’espoir dans la lutte contre le VIH

Le rapport des Nations unies note que les décès – qui sont généralement provoqués par des maladies opportunistes quand le sida se déclare au dernier stade de l’infection – ont connu une diminution notable d’environ 40%. Une évolution synonyme de passage assez net sous le seuil du million à l’échelle d’une année.

Cette tendance s’explique en grande partie par une franche amélioration en Afrique subsaharienne, qui demeure de loin la région du monde la plus exposée à l’épidémie de sida. L’Onusida apporte tout de même quelques réserves puisqu’un rebond des infections est observé dans d’autres régions. C’est le cas non seulement en Europe de l’Est, mais aussi au Moyen-Orient. Pour l’heure, nous restons loin des objectifs fixés par l’Onu, qui milite pour une éradication de l’épidémie à l’horizon 2030.

Parmi les éléments centraux mis en avant dans ce rapport annuel, on retrouve un plébiscite des traitements préventifs, dits PrEP – prophylaxie pré-exposition. Ces derniers sont devenus, au fil des ans, cruciaux dans la lutte contre l’épidémie. Pris par des personnes qui ne sont pas infectées mais dont les comportements sont jugés à risque, leur fonctionnement se révèle très probant afin d’éviter l’infection.

Logiquement, les spécialistes du VIH militent pour l’élargissement de la PrEP. Cela s’est traduit de manière concrète en France : les autorités sanitaires viennent en effet d’en faire le point saillant de nouvelles recommandations (nouvelle fenêtre) et militent pour qu’elle ne soit plus réservée aux hommes ayant des relations homosexuelles.

Une série d’obstacles à surmonter

Si un espoir est placé dans les traitements (qu’ils soient ou non préventifs), leur déploiement fait face à des freins. À commencer par leur coût, qui constitue un obstacle majeur dans les pays pauvres, en particulier en Afrique. Selon l’Onusida, on compte dans le monde une dizaine de millions de patients infectés – environ un quart d’entre eux – ne disposent pas de traitement antirétroviral. Une thérapie qui permet pourtant à d’innombrables personnes de vivre avec la maladie.

Durant l’année écoulée, un cas précis a suscité une vive polémique, celui du laboratoire Gilead. Il a en effet proposé un médicament nommé le lenacapavir, à l’efficacité présentée comme sans précédent, tant en prévention qu’en traitement. Les experts se sont réjouis, estimant qu’il pourrait changer la donne, mais ils ont aussi déploré son coût astronomique : 40.000 dollars par personne et par an. Mis sous pression (nouvelle fenêtre), Gilead a annoncé début octobre qu’il permettrait la production à coût réduit de son traitement par plusieurs laboratoires génériques, à destination des pays les plus pauvres.

L’Onusida appelle enfin dans son rapport à la modération à propos d’éléments qui font l’objet d’une attention médiatique jugée disproportionnée. Au premier rang desquels figure la recherche sur les vaccins, qui n’a donné pour l’heure aucun résultat probant. La prudence reste également de mise au sujet des quelques cas de rémission observés ces dernières années, moins de dix au total. S’ils apparaissent spectaculaires, ils sont la conséquence de greffes de cellules souches, des opérations risquées qui ne sont envisageables que dans des cas très particuliers.


TD avec AFP

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