Esteban (Bruno Nuñez Arjona) et Luis (Sergi Lopez) dans « Sirat », d’Olivier Laxe.

L’AVIS DU « MONDE » – A NE PAS MANQUER

Trois véhicules foncent à toute allure sur la terre rouge du désert marocain, sous un ciel orange et bleu, soulevant dans leur sillage un voile de poussière. L’image, qui semble tout droit sortie de Sirat, le quatrième long-métrage d’Oliver Laxe, clôt en réalité Mimosas. La voie de l’Atlas (2016), son deuxième film. Une odyssée spirituelle aux allures de conte qui cherchait déjà à relier mondes physiques et métaphysiques.

Neuf années plus tard, le réalisateur franco-espagnol a affûté ses armes et changé de braquet. Si Mimosas. La voie de l’Atlas avait remporté le Grand Prix de la Semaine de la critique à Cannes, Sirat a été présenté en mai en compétition officielle, repartant avec un Prix du jury et un prix Cannes Soundtrack. Et la réputation, lourde d’attentes, de « révélation choc » du Festival.

La musique est une bonne porte d’entrée au cœur de ce film singulier qui propose au spectateur de se laisser prendre au jeu pendant près de deux heures d’une expérience sensorielle rare au cinéma. Le long-métrage s’ouvre d’ailleurs sur l’installation au milieu du désert marocain d’un gigantesque sound system qui annonce le début d’une rave-party. Oliver Laxe filme longuement les danseurs pris dans une transe joyeuse sur fond de musique techno. La mise en scène capture à la fois la puissance collective des corps participant à un même mouvement et l’individualité de certains de ces raveurs occidentaux aux looks alternatifs. Deux échelles qui ne cessent de communiquer tout au long du film.

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