Santé publique France a annoncé ce mercredi avoir recensé six décès « liés au chikungunya » sur l’île de La Réunion en 2025.
Plus de 33.000 cas ont été confirmés depuis le début de l’année.
Le nombre réel de malades pourrait toutefois être plus élevé.
Six décès « liés au chikungunya » ont été comptabilisés depuis le début de l’année à La Réunion, en proie à une flambée épidémique (nouvelle fenêtre), a annoncé ce mercredi 16 avril Santé publique France (nouvelle fenêtre). L’agence sanitaire publique a également fait état d’une amorce de baisse de cette épidémie sur l’île de l’océan Indien, avec environ 4900 cas pour la première semaine d’avril.
Appelée la « maladie de l’homme courbé », en raison des intenses douleurs articulaires qu’elle provoque, le chikungunya (nouvelle fenêtre) est une maladie tropicale transmise par les moustiques, potentiellement grave et souvent invalidante. Cette maladie est rarement mortelle et lorsqu’une personne en décède, c’est généralement qu’elle est âgée et affaiblie par d’autres maladies.
« L’épidémie est toujours en cours »
« Depuis le début de l’année, six décès survenus entre les semaines 11 et 13 (du 10 au 30 mars, ndlr) chez des personnes de plus 70 ans porteuses de comorbidités ont été classés comme liés au chikungunya », note Santé publique France. Elle précise que « plusieurs décès sont actuellement en cours d’investigation quant à l’imputabilité du chikungunya ». Santé publique France ajoute que « l’épidémie est toujours en cours avec 4.913 cas confirmés » pour la semaine du 31 mars au 6 avril, contre près de 6.300 la semaine précédente.
« Les indicateurs en lien avec le chikungunya en médecine de ville et aux urgences amorcent une baisse ; un recul de deux semaines supplémentaires est nécessaire pour confirmer ou non le passage du pic épidémique », poursuit l’agence sanitaire.
Des cas graves chez des personnes âgées et des nourrissons
Depuis le début de l’année, plus de 33.000 cas ont été confirmés, mais le nombre réel est considéré comme beaucoup plus élevé, beaucoup de malades ne se faisant pas dépister. Depuis la reprise de l’épidémie, 224 hospitalisations de plus de 24 heures ont été enregistrées, dont 196 pour lesquels le chikungunya était le motif d’admission.
Parmi ces cas, un quart avait moins de six mois et 46% plus de 65 ans, souligne Santé publique France. Elle indique également que 41 cas graves ont été enregistrés pour l’instant, « chez des personnes âgées ou des nourrissons qui présentaient un état clinique sévère nécessitant une prise en charge en soins intensifs« . Reste que les indicateurs en médecine de ville et aux urgences marquent une « légère diminution » pour la semaine du 31 mars au 6 avril.
Une campagne de vaccination lancée
En début de semaine, le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) de La Réunion, Gérard Cottelon, avait estimé à « plus de 100.000 » le nombre de Réunionnais touchés par le virus, qualifiant le chiffre officiel de « faux » car tous les malades ne se font pas dépister. Il n’existe pas de traitement antiviral curatif contre la maladie. Les traitements sont essentiellement symptomatiques et consistent à soulager les douleurs et la fièvre.
Toutefois, une campagne de vaccination (nouvelle fenêtre) a été lancée le 7 mars par le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, venu sur place. Les 40.000 premières doses du vaccin Ixchiq (Valneva) sont destinées à des personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités, qui peuvent se faire vacciner gratuitement. Gérard Cotellon a cependant jugé sur franceinfo (nouvelle fenêtre) lundi que le taux de vaccination « n’est pas satisfaisant » pour le moment, avec « 2.200 personnes qui se sont fait vacciner en trois jours ».
Avant la flambée actuelle, aucun cas de chikungunya n’avait été signalé depuis 2010 à La Réunion. Une grande épidémie y avait touché 260.000 personnes et fait 225 morts entre 2005 et 2006.