A la SNCF, une grève peut en cacher une autre. Malgré un dialogue social nourri, et malgré un accord sur les fins de carrière signé par les quatre syndicats représentatifs de l’entreprise, censés déminer la grogne, voilà qu’un nouveau foyer de conflit est attisé par un collectif jusqu’ici inconnu et animé par des militants FO Cheminots (une organisation non représentative à la SNCF). Ces derniers, dotés d’une réelle inventivité numérique, se sont saisis de la proximité des Jeux olympiques et paralympiques, un contexte propice aux revendications.

Le 22 mai, une « réunion de convergence » est planifiée à la SNCF pour terminer la négociation autour des primes liées au Jeux olympiques et paralympiques (JOP). Habituellement, Ile-de-France Mobilités, autorité organisatrice des transports dans la région, commande moins de trains l’été. « Cela décharge la pression sur l’appareil », a rappelé Jean-Pierre Farandou le PDG de la SNCF auditionné par la Commission du développement durable du Sénat. Cet été, en raison des JOP, les cheminots ont été priés de décaler leurs vacances.

Un groupe de travail planche depuis novembre sur l’organisation et sur la compensation pour les agents, notamment sur la prise en charge de la garde d’enfants. Une indemnisation de 50 euros par jour a déjà été proposée. Des questions restent à résoudre sur le périmètre des agents indemnisés.

« On va trouver une solution »

Les discussions avancent bien selon le PDG. Alors pourquoi Sud-Rail appelle-t-il à la grève le mardi 21 mai en Ile-de-France ? Fabien Villedieu, délégué Sud-Rail, essaie de minimiser le mouvement : « Ce n’est pas un long week-end ni un jour de départ en vacances », relève-t-il, dans une allusion à la proposition de loi des sénateurs LR ou du député centriste Hervé Marseille d’encadrer le droit de grève dans les transports. Ce qui ne répond pas à la question.

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Selon nos informations, Sud-Rail lance le mouvement pour éviter de se faire déborder par un nouveau collectif, apparu après celui des contrôleurs, regroupant notamment des conducteurs en Ile-de-France. A l’initiative d’un groupe de militants FO Cheminots du nord de Paris, ce collectif a comme mot d’ordre « déclare-toi gréviste à partir du 26 juillet ». Leur site promessedegreve.com tient le décompte des personnes qui menacent d’arrêter le travail pendant les JOP.

Sur France Inter, le 4 mai, Fabien Villedieu a assuré vouloir « négocier au mois de mai pour ne pas avoir à négocier en juillet ». Interrogé sur le risque d’une éventuelle grève pendant les JO, il a répondu d’un ton confiant : « On va trouver une solution. »

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